Epiphanie
Ou comment, en deux heures et dix minutes, un réalisateur de films d'animation remet au goût du jour l'actioner décomplexé. Faisant fi du scénario inconsistant (et c'est bien là le principal problème...
Par
le 14 déc. 2011
57 j'aime
7
Il y avait quelque chose d’assez réjouissant dans cette réactivation de la franchise en 2011, initiée par une jolie version de De Palma 15 ans plus tôt et plus ou moins malmenée par la suite. Aux commandes, Brad Bird, petit génie de l’animation, laissait présager une fantaisie visuelle tout à fait de circonstances aux cabrioles de l’agent Hunt. C’est effectivement l’esprit qui semble marquer cet opus : celui d’accorder le primat au divertissement sans sombrer dans les zones obscures du drame. D’une évasion pour le moins ludique d’une prison russe à un double rendez-vous sur deux étages à Dubaï, le programme est haut en couleurs et la nouvelle équipe technico-héroïque remplit le cahier des charges avec bonheur, notamment par un recours à l’humour en la personne de Simon Pegg qui s’en sort sans trop de lourdeurs.
La saga a toujours été écrite autour de séquences maîtresses, savamment préparées et ne se passant pas comme prévu : c’est ici le cas, peut-être un peu trop, tant certaines semblent à rallonge : l’interminable poursuite dans la tempête de sable devient par exemple assez lassante, tout comme le combat final dans le garage automatique qui parvient un moment à jouer avec le potentiel des lieux mais s’embourbe dans des issues assez grotesques. Et ne parlons pas de l’explosion de synthèse du Kremlin, d’une laideur cosmique.
Il n’empêche que de jolies idées ponctuent le film, comme cet écran souple en trompe l’œil ou la varappe sur les façades d’un building rutilant. Si la trame générale ne brille pas par son originalité et que le final empesé dans les morales et le débriefing est assez proche du ratage, il reste certains souvenirs agréables. C’est dans cet esprit que se poursuivra le cinquième volet, allié à une énergie un peu plus rêche qui lui apportera les petits manques de celui-ci. Un plaisant galop d’essai.
(6.5/10)
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Blockbuster, Espionnage, Vus en 2015, Revus en 2015 et Revoyons Mission : impossible
Créée
le 24 févr. 2016
Critique lue 1.5K fois
46 j'aime
7 commentaires
D'autres avis sur Mission: Impossible - Protocole fantôme
Ou comment, en deux heures et dix minutes, un réalisateur de films d'animation remet au goût du jour l'actioner décomplexé. Faisant fi du scénario inconsistant (et c'est bien là le principal problème...
Par
le 14 déc. 2011
57 j'aime
7
Il y avait quelque chose d’assez réjouissant dans cette réactivation de la franchise en 2011, initiée par une jolie version de De Palma 15 ans plus tôt et plus ou moins malmenée par la suite. Aux...
le 24 févr. 2016
46 j'aime
7
J'appellerais bien Brad Bird de tous les noms d'oiseaux. Voilà la preuve (s'il en fallait une) que réaliser des films Pixar et faire du cinéma avec des vraies caméras et des ( ... ) acteurs sont deux...
le 5 avr. 2012
31 j'aime
20
Du même critique
Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...
le 6 déc. 2014
774 j'aime
107
Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...
le 14 août 2019
715 j'aime
55
La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...
le 30 mars 2014
618 j'aime
53