Comme c'était annoncé à la fin du quatrième film, on revoit Ethan Hunt dans une mission où celui-ci va devoir démanteler le Syndicat, une organisation criminelle composée d'agents spéciaux, inconnue pour la CIA et agissant à l’échelle internationale. C'est le scénario qu'on nous propose après quatre opus réussis et honorant l'univers de l'espionnage. Encore une fois, c'est un nouveau réalisateur qui prend les commandes de cette franchise, comme cela a toujours été fait à chaque épisode de la saga Mission Impossible. Contrairement à J.J Abrams et Brad Bird, Christopher Mcquarrie est un cinéaste et scénariste chevronné de films d'action, il a même déjà collaboré avec Tom Cruise lors du tournage du film Jack Reacher en tant que réalisateur et scénariste.
Cela confirme que Tom Cruise sait choisir les réalisateurs pour monter des productions Mission Impossible de plus en plus surprenant et explosif à chaque long-métrage. On sait sans doute que réaliser un cinquième film d'une franchise est très risqué, au point même d'avoir plus de chances de détruire une saga que de la valoriser. Mais ce n'était pas du tout ce qui s'est passé. Bien au contraire ! Mission Impossible Rogue Nation surpasse tous les précédents épisodes par un contexte d'espionnage louable, par des scènes d'action mirobolantes, par un casting éminent et surtout, par la présence incontestable de l'acteur et cascadeur Tom Cruise, toujours fidèle à son personnage fétiche d'agent intrépide et inarrêtable, le mythique Ethan Hunt. On pensait avoir tout vu de lui mais non, Tom Cruise nous fait savoir qu'on a encore des choses à apprendre sur lui, et surtout ce qu'il est capable de faire pour éblouir ses fans.
Dès le début du film, il nous cloue solidement dans nos sièges par sa cascade de malade en s'agrippant à l'arrière d'un avion militaire Airbus A400M en plein décollage. C'est à croire qu'il veut vraiment se faire tuer pour épater de plus en plus ses fans, on se demande déjà ce qu'il va encore nous faire pour les prochains épisodes. C'est qu'il a fait avec l'avion, peu de cascadeurs l'auraient fait, et encore moins chez les acteurs. Mais où va-t-il s'arrêter ? Je me le demande bien. En tout cas, Tom Cruise a compris que ce sont ces cascades qui font le succès de cette franchise et rare sont les sagas qui marchent toujours avec autant de films. Dans ce cinquième opus, on a le plaisir de retrouver Ving Rhames en tant que Luther Stickell, le coéquipier attachant et fidèle d'Ethan Hunt qui malheureusement, n'était pas présent dans le précédent opus.
On retrouve également Simon Pegg occupant un rôle plus participatif, sans qu'il perde quoi que ce soit de son humour British. Jeremy Renner fait partie également du casting mais contrairement à Simon Pegg, il se contente d'un simple rôle d’administrateur, ce qui peut s’avérer navrant après avoir vu tout ce que son personnage était capable de faire pour soutenir Ethan dans la précédente mission. Alec Baldwin joue un personnage ayant peu d'importance et d’intérêt pour cette franchise, même s'il se tient très bien pour se comporter comme un directeur digne de la CIA. Concernant le méchant, Sean Harris est persuasif dans la peau de l'imprévisible et discret Solomon Lane, pas aussi persuasif que Philip Seymour Hoffman dans le troisième mais bien plus que ceux qui campaient dans la quatrième mission. Concernant la femme ayant toujours accompagné Ethan Hunt dans ses missions, Tom Cruise change de formule.
Fini les femmes tenant des rôles de secrétaire ou se contentant que de se battre, la femme doit se comporter comme si elle était un Ethan Hunt en version féminine, en faisant des cascades aussi dangereuses à executer que celles de ce dernier. Et c'est Rebecca Ferguson qui a eu cet honneur d'avoir ce rôle, une actrice totalement inconnue pour moi mais qui s'est relevée être une découverte fabuleuse. Cette dernière campe Ilsa Faust, une femme assez mystérieuse, indécise et énigmatique, un peu comme Catwoman dans l'univers DC puisqu'on la voit changer de camp constamment pendant le visionnage. Comme Ethan Hunt, elle est une pièce maîtresse du cinquième opus, une pièce avançant stratégiquement sur échiquier sans se faire avoir par l'ennemi. C'est comme ça que je définisse cette dernière, très bien intégrée dans le scénario écrit avec consciencieusement par un Christopher Mcquarrie professionnel.
Ce dernier su monter une cinquième mission bien plus qu'approuvable avec des scènes mouvementées aussi mémorables les unes des autres telles que la course-poursuite folle à moto sur une autoroute marocaine, la scène de l'opéra et également celle du centre de données immergé, cascade très accrocheuse et filmée brillamment, comme pour tout le long-métrage où on ne peut remarquer la moindre anicroche, ni même un seul essoufflement scénaristique. Un cinquième opus qui peut être considéré comme un film d'action et d'espionnage tout à fait exemplaire, même si j'admets que la cascade de l'avion m'a paru trop courte pour être aussi impressionné que celle de la montée de Tom Cruise sur la tour du Burj Khalifa, sans oublier la fin dans les rues londoniennes qui est sensiblement paresseuse en comparant à celle de la précédente mission et une scène de combat un peu illisble. Cela dit ! L'univers de l'espionnage est toujours aussi bien exploité et on est très impatient de voir Ethan Hunt dans des nouvelles aventures cinématographiques. 8/10
- J'y suis ! Ouvre la porte !
- Hein ! Mais comment tu as fait pour être dans l'avion ?
- Je ne suis pas dans l'avion... Je suis SUR l'avion... Benji ! Ouvre cette putain de porte !