Episode à part dans la saga des Shinobi, ne serait-ce que parce que l'acteur emblématique qui occupait le rôle principal dans les huit volets précédents, Raizô Ichikawa, est décédé précocement à tout juste 37 ans en 1969. Pour le reste on retrouve tout de même Kazuo Mori, un vétéran de la Daiei qui a déjà signé trois épisodes, et la même recette qui a fait le succès de la série, à savoir des intrigues prenant place dans le contexte trouble des royaumes en guerre.
Cette fois-ci les ninjas travaillent en équipe, une équipe mixte ninja / kunoichi (femme-ninja), ce qui constitue aussi une nouveauté par rapport aux épisodes antérieurs. Leur groupe a été décimé et ils doivent infiltrer un château truffé de pièges et tenter de changer le cours d'une guerre. Ici, d'avantage de techniques empruntant à la magie et à l'hypnose, autre nouveauté. Le film ne manque pas d'action et de tension, et la complémentarité des personnages lui confère un côté intéressant.
Pour le reste, cet épisode est quasiment anachronique. Déjà, par son traitement en noir et blanc, en 1970 ! C'est un des derniers dinosaures. Attention, le monochrome se prête très bien à ce type de film, là n'est pas le propos, mais ça devait tout de même détonner dans des salles avides de nouveauté. A titre de comparaison, des séries très populaires comme Nemuri Kyōshirō ou Zatoichi étaient déjà en couleur depuis 1963. Pour Kazuo Mori, c'est un peu le chant du cygne, lui qui est un vétéran du studio. La Daiei met la clé sous la porte en 1971 et signe la fin de ces grandes productions en studios, et de cette série avec.