Ambiance: https://www.youtube.com/watch?v=Q3Yc3HhSl1Q
[SPOIL/GACHAGE]
Ca sent le film de commande, quand même. Entre l'alien qui a vraisemblablement piqué un costume à paillettes dans la garde-robe de Phantom of the Paradise (on est sensés être en 2020, merde !), et l'omniprésence du "Star-Spangled Banner", certains éléments ne collent pas à l'audace et à la maîtrise habituelles du controversé Brian.
KNIGHTS OF SIX DENIERS
Le film a été approuvé par la NASA, sérieusement ? Je suis plutôt bon public, tolérant sur nombre d'énormités, disposé à avaler pas mal de couleuvres quand l'histoire se tient un minimum et que c'est bien fichu. Mais là c'est juste pas possible. Je ne suis pas généticien, mais quand j'entends parler d'un fragment d'ADN et que l'un des personnages signale qu'il lui manque une paire de chromosomes, j'ai juste envie de pouffer de rire. Tiens je l'ai fait d'ailleurs. Sans parler des déplacements des personnages dans l'espace, à l'aide de propulseurs qu'il faut actionner régulièrement. Ben oui, le vide est rempli d'obstacles invisibles stoppant tout mouvement, c'est bien connu...
DISCO ? VERY !
Heureusement, De Palma montre encore l'étendue de son talent, en de (trop) rares occasions toutefois: quelques plans-séquence, dont celui dans la pièce cylindrique, juste magnifique. Il aime "2001" et "La Guerre des Mondes". Reste que cette fois il donne peu, surtout quand le coût d'une telle production est estimé à 90 millions de dollars, et que l'on a droit à un rendu si inégal. Il n'y a qu'à voir certaines séquences CGI bien cracra ou une paire d'instants kitsch si chers au réalisateur pour se rendre compte comme cela dénote par rapport aux scènes les plus réussies du film. C'est d'autant plus dommage qu'esthétiquement, Mars est plutôt réussie dans l'ensemble, de même que la plupart des séquences spatiales. Et puis la bande son signée du grand Ennio envoie bien comme il faut, et relève quelque peu le niveau.
CHOUETTE CASTING, SHUTTLE FAIT PAS DIRE !
Gary vient mettre les pieds en zone Sinise-trée. Pendant ce temps, en intervention afin de colmater une brêche, Robbins soude. La très charmante et polyglotte Connie Nielsen est sexy même en combinaison spatiale. Don Cheadle vient faire acte de présence, histoire de respecter les quotas sans doute, et n'oublie pas sa fausse barbe. Jerry O'Connell tentera lui aussi de rejoindre ce monde parallèle dans lequel trois plantes suffisent à oxygéner une grande pièce et toute une équipe. A noter la présence d'un Kavan Smith, à ne pas confondre avec Kevin Smith, le spectacle étant parfois amusant, on a vite fait de se tromper. De là à s'imaginer que le film est réalisé par Brian De Palmade...allez, une erreur de parcours ça arrive, y'a pas de mal De Palma !
HIP HIP HIP UREE !
Si je voulais être méchant, je dirais que son film, sur un certain nombre de séquences, est fini à la pisse. Brian prend des vessies pour des lanternes, hélas la rigueur scientifique le rattrape, éliminant toute crédibilité. Cette oeuvre, qui a pourtant coûté un rein à l'époque, est assez grossière finalement, et rejoint la liste toujours grandissante de films de "science-miction". Le De Palma d'une époque décidément révolue nous manque, on a besoin de toi Brian ! On a confiance, et si tu reviens faire de la SF, "you're in !". Car après tout, dans l'espace, personne ne se moque de votre costume à paillettes.