Mobile Life
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Y a pas à dire, nous sommes un jeune génération de glandeurs, le plus souvent couvés par papa et maman (quand ils ont les moyens, bien sûr) qui nous paient un appart pour nos études et ont encore la gentillesse de ne pas faire la gueule quand on ne leur offre rien à leur anniv'. Pourtant, au cinéma, on s'évertue à montrer des jeunes rebelles qui auraient besoin d'aventure et qui en ont le courage, un peu comme dans 'Into The Wild'. La vérité est plus proche et finalement plus intéressante dans un film comme Mobile Home : glands nous sommes, glands nous resterons. Les vrais aventuriers sont de plus en plus rares, les lâches se répandent par contre de façon exponentielle. La faute à quoi? Des tas de gens pourraient amener une réponse. L'éducation que nous recevons diffère par exemple de celle d'il y a 20 ans; les médias pourraient également porter le chapeau vu la façon qu'ils ont de toujours plus nous faire stagner (combien d'heures devant la télé). Il y en a bien d'autres. Je ne pense pas qu'il y ait UNE raison, mais bien un ensemble. Car dire que la télé est seule coupable de la dérive du monde est aussi absurde que d'expliquer un meurtre par le visionnage d'un film violent par l'assassin.
Mobile Home est un premier film belge étonnamment bien rythmé : j'avais peur que, comme c'est souvent le cas, le réalisateur se montre trop contemplatif dans l'action et que l'ennui m'entraîne dans un profond sommeil. Ce n'est pas le cas. François Pirot filme plutôt bien. Il évite les plans tremblotants, iles actions restent toutes entièrement visible, y compris lors de la poursuite en voiture, la photographie est plutôt jolie, et le montage rythmé. Le casting est sympa aussi. On y retrouve quelques têtes connues, mais pas trop (parce que voir Bouli Lanners dans tous les films belges ça devient chiants). Arthur Dupont et Guillaume Gouix sont très bons acteurs; je ne les connaissais pas mais à voir leur filmographie, ils ont déjà fait un petit bout de chemin. Par son jeu, Arthur m'a rappelé par moment Romain Duris, c'est-à-dire qu'il a les mêmes tics, la même façon de bouger, et même une voix similaire.
Le scénario est plutôt intelligent en soi. Ça parle de ces jeunes qui essaient de trouver leur voie, mais n'y arrivent pas. Ils échouent parce que le monde qui les entoure les conditionne à vivre 'normalement' mais aussi parce qu'ils ne savent pas vraiment quoi faire. Là où ça prenait quelques minutes pour partir dans Into The Wild, ça prend 1h30 dans ce film. Le problème, pour moi, c'est que l'évolution, ou plutôt le manque d'évolution des personnages n'est pas assez flagrant. C'est-à-dire que arrivé à la fin, je n'ai pas vraiment l'impression que le jeune Simon soit moins perdu, qu'il sache vraiment ce qu'il veuille et encore moins si son voyage durera longtemps. Ajoutez à cela qu'au deuxième tier du film on commence à avoir l'impression que l'histoire tourne en rond, et vous aurez un bon prétexte pour dire que le film est chiant. J'ai tout de même passé un bon moment. Je regrette juste ces deux défauts qui frustre le spectateur. Il y a frustration parce qu'on veut en savoir plus sur ces personnages. En fait, j'aurais préféré une fin plus explicative sur ce qu'il se passe dans leurs têtes. Savoir si vraiment tout est comme avant ou bien s'il y a vraiment eu un déclic.
Bref, Mobile Home est un road movie atypique mais sympathique, qui manque un peu de couilles, mais qui reste original, qui traite de la société sans jamais être lourd ni stupide. À voir.
Créée
le 16 sept. 2012
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