Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏

Möbius
5.3
Möbius

Film de Eric Rochant (2013)

Voir le film

Ce mois-ci au box office, rayon films français, derrière Boule et Bill se cache Möbius, nouveau film d'espionnage d'un Éric Rochant disparu depuis 6 ans. L'art du film d'espionnage n'est pas des plus simple, et beaucoup s'y sont essayés : il s'agit de trouver le juste milieu entre action et intrigue complexe parsemée de longues tensions, comme le fait par exemple la saga des James Bond. Möbius entre dans la lignée des films plus complexes que bagarreur, emmenant le spectateur dans une affaire d'espionnage internationale où Gregory Lioubov, alias Moïse (Jean Dujardin), un espion du FSB russe, brise la règle d'or et tombe amoureux de son contact, Alice (Cécile de France). Möbius n'est pas un film parfait, mais il reste néanmoins un des meilleurs films français actuel (sauf pour les amateurs de Boule et Bill ou L'Élève Ducobu, bien entendu).

Möbius est comparé à "un film à l'américaine", eh bien bien, c'en est un : un film qui fait attention à l'endroit où il met sa caméra, qui fait attention à sa lumière, tout en étant accessible au spectateur moyen qui ne lit pas tout les soirs la collection Sigmund Freud. Au même titre que Cloclo, ou le plus récent La Traversée. Möbius est un film qui prend le pari d'être soigné, et c'est un pari réussi. Le problème, c'est que l'image est l'un des seuls atouts du film qui s'éternise dans un long récit, à l'image de sa longue musique d'ouverture.
Reprenant le même crédo que La Taupe, Éric Rochant décide de partir sur un film d'espionnage réaliste tout en gardant une intrigue digne d'un film d'espions : des traques, à tel point que les chasseurs eux-mêmes ne se sentent jamais en sécurité, de l'espionnage (eh oui, certains oublient qu'il y a de l'espionnage dans un film d'espionnage), un jeu de piste qui ne compte aucune scène d'action grandiloquente (on ne note qu'un combat, dans une cage d'ascenseur). Si Möbius est plus accessible que La Taupe, il n'en reste pas moins un film compliqué de part son scénario, mêlant trois langues (français, anglais, russe) dans une affaire internationale. Mais comme L'Espion qui m'aimait, le film n'a pas que de l'espionnage, il a aussi une romance, celle entre Gregory et Alice. Si l'on sent que certains dialogues ont était plus réfléchit pour le couple que tout le reste, cette romance ne peux pas porter le nom d'histoire d'amour tellement n'y ressemble pas. Nous l'appellerons plutôt "romantisme à la guimauve", reprenant bon nombre de clichés avec des répliques comme "T'est un cadeau", "T'as des bras concrets, des bras d'hommes" et j'en passe. Cette histoire d'amour à l'eau de rose nous fait passer du James Bond culte L'Espion qui m'aimait à sa parodie, L'Espion qui m'a tirée. Comme pour s'excuser d'une histoire d'amour niaise, le réalisateur a décidé de nous offrir des scènes très appuyées et longuement sexuelles, que l'on aimerait voir passer plus vite pour suivre l'intrigue du film.
Il est si rare de voir Dujardin dans un film sérieux qu'on en oublie que c'est un bon acteur, et dans Möbius disons le clairement : c'est le seul bon acteur. Au mieux les autres seront passables, comme Cécile de France qui certes a jouée plus mal, mais peux encore mieux faire. Son accent franchouillard rend sa nationalité américaine dénué de sens, surtout quand elle parle à son père qui lui, est joué par un vrai américain. M. Dujardin lui a appris ses dialogues russes en phonétique, et bien qu'il est dur pour nous d'imaginer l'un de nos acteurs fétiche comme étant russe, il reste crédible dans le rôle qui lui est donné. Mais plus loin que l'acteur, contre qui on ne peux tout de même pas tout reprocher, Möbius a un réel problème de dialogues, dont trop peu sonnent vrais. Alors que les têtes d'affiches sont connus, on regrette presque de n'avoir que des inconnus du côté américain, dont le seul représentant est Tim Roth, qui joue... un russe.

Éric Rochant prit une décision à contre-courant à Tarantino en appuyant plus son film sur le côté technique que celui du jeu, comme l'avait fait La Traversée en misant sur Michael Youn : un bon acteur, mais qui ne peux porter une histoire sérieuse. Dans Möbius les acteurs n'ont pas des têtes comiques, mais on sent chez eux plus de récitation que de vie. Si la première chose que l'on voit à l'écran c'est une image, il ne faut pas oublier qu'un acteur est généralement à l'intérieur.

Pierrick Boully
PierrickB1
5
Écrit par

Créée

le 6 mars 2013

Critique lue 832 fois

1 j'aime

PierrickB1

Écrit par

Critique lue 832 fois

1

D'autres avis sur Möbius

Möbius
ifhan
3

Totally Spies

"- Hey, si on jouait aux espions ? - Ah ouais, on dirait que je serais un agent russe russe et toi une femme fatale ! - Cool, et on tomberait amoureux à Monaco !" Sauf qu'on ny croit même pas cinq...

le 27 févr. 2013

21 j'aime

2

Möbius
DelSpooner
2

Critique de Möbius par DelSpooner

Le début bavard au possible est un véritable frein à notre immersion dans l'univers du film. Puis arrive l'histoire d'amour, lors de la scène assez magnifique (ce sera la seule) de la rencontre au...

le 23 janv. 2013

21 j'aime

2

Möbius
Ullys
6

On part en vacances en Iran ?

Franchement j'ai été agréablement surpris par ce film, alors peut être parce que j'avais mis la barre assez basse étant donné que c'est un film français et sa moyenne senscritique. Mais finalement je...

le 6 févr. 2013

17 j'aime

Du même critique

Promised Land
PierrickB1
2

Gaz de Schiste Vs Charbon

Gus Van Sant aborde souvent la mort dans ses films, qu'elle soit brute (Elephant) ou en toile de fond (la femme du professeur Sean Maguire dans Will Hunting ou la mère de Norman Bates dans Psycho)...

le 25 avr. 2013

3 j'aime

Only God Forgives
PierrickB1
7

Que la lumière soit, et l'acteur disparut.

Réalisateur danois, Nicolas Winding Refn est très vite devenu le chouchou des français avec son Drive, succès critique obtenant le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes de 2011. C'est donc...

le 30 mai 2013

2 j'aime

Perfect Mothers
PierrickB1
1

On a échangé nos mamans

Un réalisateur met souvent dans son film le cliché de la femme (souvent blonde) aux belles formes et peu intelligente, comme les fameux plans fesses qui présente Megan Fox dans Transformers ou...

le 10 avr. 2013

2 j'aime

2