Gus Van Sant aborde souvent la mort dans ses films, qu'elle soit brute (Elephant) ou en toile de fond (la femme du professeur Sean Maguire dans Will Hunting ou la mère de Norman Bates dans Psycho). Restless marque un changement dans la vie du cinéaste, qui filmera désormais la préservation de la vie.
Promised Land s'inscrit dans ce nouveau paysage, prenant un petit détour écologique. Steve Butler (Matt Damon) est le roi du marchandage, employé par la compagnie pétrolière Global il se retrouve dans une campagne états-unienne pour racheter les terres des biens pauvres paysans. Mais ceux-ci, élevés au 100% naturel, ne sont pas prêts d'accepter...

L'écologie est un thème, si ce n'est le thème, de plus en plus récurent au cinéma (Oblivion, Avatar, Cloud Atlas, etc). Le tout est de ne pas verser dans le coté guimauve moralisatrice, et Promised Land saute à pied joint dans cette univers en sortant le drapeau vert des militants écolos; ce film se veux comme une extension des tracts que l'on vient vous donner dans la rue. Car c'est là le problème du nouveau Gus Van Sant : il nous apprend des choses de façon trop explicite, sans passer par un petit camouflage scénaristisque qui imprègne bien mieux nos mémoires, manque de subtilité.
Promised Land nous dit clairement ce que l'on nous ressasse déjà depuis plus de 40 ans au cinéma (comme le merveilleux Soleil Vert), en particulier dans la fameuse scène où un écologiste (Dustin Noble) explique aux petits enfants que "Ouhlala, les produits chimiques c'est mal et ça tue les vaches !". Le but de la scène : nous faire passer un message en nous l'expliquant de la façon la plus simple possible via les enfants. Résultat de la scène : mélange de rire et d'énervement (le cinéma devient de plus en plus cher...).

Sorte de préquel écolo d'Oblivion, Promised Land est aussi intéressant que son sujet : déjà vu. Sans parler du fait qu'il ne nous apprend rien, qu'il nous ennui et même qu'il faille payer pour voir ça, le film manque tout simplement d'idée : Pourquoi avoir fait ce film ? Certains pourraient penser à la beauté de l'image, mais la mise en scène est aussi inexistante que le scénario, ou des personnages sans consistance se mouvent devant une caméra porté à l'épaule. Dans un sens, Promised Land nous rappelle le syndrome du film Le Stratège : une tête d'affiche, Brad Pitt (nominé aux Oscars pour ce rôle), mais un film sans vie qui tombe dans l'oublie général.

Aucune idée n'est poussée à bout, aucun thème réellement abordé, aucune recherches abouties. Promised Land est à l'image de Matt Damon, fade. Quand on apprend qu'il est l'un des scénaristes du film, l'on commence à comprend le problème. Le réalisateur n'a plus qu'à ce taire, car il n'est pas maitre de l'histoire.
Meme problème avec Psycho, remake du Psychose d'Alfred Hitchcock, car meme si c'était voulu Gus Van Sant n'avait apporté qu'un plan nouveau au film : le magnifique plan aériens d'ouverture. Dans Promised Land seuls les plans aériens en plongée sur les routes retiendront notre attention.

Nullement divertissant, voir même absurde (un retournement final ridicule vous attend), sans âme, cette terre promise tient plus de l'enfer interminable que du paradis, et deviendra très vite invisible aux yeux de tous, si ce n'est pas déjà fait.

Pierrick Boully.
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le 25 avr. 2013

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