Gru est de retour et il est…gentil, ben oui il fallait s’y attendre maintenant qu’il est devenu papa et qu’il a des responsabilités, il a bien été obligé de rentrer dans le rang. Là est tout le problème, Moi, Moche Et Méchant avec un Gru gentil c’est un peu comme Retour Vers Le Futur sans Delorean, ça perd presque tout intérêt. Pourtant on a envie d’y aller, ne serait-que par affection et on espère surtout pas par affliction.
On retrouve les personnages à peu près là où on les avait laissés, à ceci près que Gru, qui a laissé tomber le crime de haut-vol, fabrique maintenant d’infâmes gelées de fruits qui navrent autant le professeur Nefario que le spectateur. S’il fallait trouver une reconversion un peu tarte pour Gru il y avait plus marrant à trouver. Les filles sont toujours là et bien sûr Agnès et toujours crôôôôô mignonne et on sait là qu’on est bien dans un film ! Alors voilà que Gru est embauché plus ou moins de force par une agence ultrasecrète pour arrêter un des ses ex-collègues méchants, il cherche aussi l’amour et une de ses filles itou. Vient se greffer ici le personnage d’Eduardo, doublé dans l’hexagone par un Eric Cantona qu’on attendait au tournant avec gourmandise…on attend encore. Il passe au travers et n’est ni bon ni mauvais, juste transparent, aucun excès, aucune exubérance, tout juste si on reconnaît son timbre. Quel dommage, mais quel dommage !
Pourtant il manque le contraste que représentait la méchante froideur de Gru dans le premier film face à la fondante naïveté des trois fillettes. C’était là un des principaux ressorts du film, faire du méchant un héros et le mettre face à un « diamant d’innocence ». Résultat ici : s’il n’y avait pas les minions rien ne serait bon parce-que dans l’minion ma bonne dame ! Tout est bon !
Que serait ce film sans eux ? Sans doute pas grand chose, on aurait presque envie de les qualifier de badass ces mignons tant ils traversent le film en se foutant pratiquement de tout et tout le monde. Attention, ils ne sont pas excellents parce-que le reste du film est moyen, ils sont excellents tout court. Leur look est incontestablement une réussite et leur humour est ravageur même s’il est très pipi caca prout tarte à la crème. Malgré tout ça passe tout seul parce-que c’est de l’humour de sales gosses qu’on aime tendrement. Il se dit donc qu’ils vont avoir leur propre film, que les réalisateurs se méfient, un échec leur vaudrait à coup sûr un malencontreux accident.
Moi, Moche Et Méchant se laisse donc savourer avec ce petit goût de « reviens-y mon minion… » qui, tout compte fait, ressemble à un reculer pour mieux sauter. On est ravi de revoir les minions en forme et on salive à l’avance en attendant leur film qui devra impérativement n’être qu’une heure trente de poilade absolue, de mal de ventre et de pipi dans la culotte, on veut rire de la première à la dernière goutte sinon on vous écartèle en place public et on avale votre foie en dessert !