Force est de constater que ce Moi, moche et méchant 3 ne brille pas par son originalité. Gru a définitivement abandonné sa carrière de méchant et travaille avec sa compagne Lucy pour l’Agence Vigilance de Lynx. Tous deux sont malheureusement renvoyés après avoir laissé s’échapper une ancienne gloire de la télé-réalité devenu super-méchant, Balthazar Bratt. Parallèlement, Gru découvre l’existence d’un frère jumeau, Dru, qui va lui prêter main forte pour récupérer le plus gros diamant du monde volé par Bratt.
Concernant la partie animation, la qualité est au rendez-vous. Les couleurs sont chatoyantes, l’expression des personnages est maîtrisée et on décèle un souci du détail plaisant. Avec ses décors très pittoresques, comme ce village aux accents méditerranéen ou la maison de Dru, Moi, moche et méchant 3 utilise avec intelligence l’environnement des protagonistes afin d’augmenter son capital comique.
Le retour, ces derniers temps, de la mode des années 80 a visiblement inspiré les scénaristes qui ont donc opté pour un super-vilain sorti tout droit des années disco. Avec sa coupe et sa moustache ringarde, son air ahuri et ses épaulettes, Gru affronte une caricature ambulante. Balthazar Bratt a certes tout du looser, mais il aura au moins réussi un coup, celui de voler la vedette à notre héros. La musique est de plus, au service du mal, car composée majoritairement de classiques des années 80 avec des sons de Michael Jackson ou encore Madonna.
Le gros point faible de cet opus est l’assemblage des diverses intrigues (neutraliser le méchant, les aventures des minions ou la découverte du frère jumeau). Au lieu d'être agencées de façon harmonieuse, ces histoires sont intercalées sans réelle structure.
Moi, moche et méchant s’essouffle, mais ce troisième volet reste drôle et efficace. L’énorme succès commercial laisse tout de même craindre le pire : le système des franchises qui gangrène Hollywood contamine l’animation.