Despicable Me 4 n’a strictement rien à raconter, et meuble une heure et demie durant en retardant son intrigue principale – la vengeance d’un méchant homme-cafard soucieux de réparer l’affront essuyé au lycée – par des digressions qui, faute de se suffire à elles-mêmes, se relancent les unes les autres par des effets de crescendo final convenus. La galerie d’antagonistes, qu’il s’agisse de la vieille à la coiffure ratée ou du putois teigneux, ne dispose ni d’un temps d’écran suffisant ni d’une écriture comique apte à lui conférer l’épaisseur nécessaire, si bien que le spectateur sourit (poliment) mais s’ennuie ferme. Les emprunts et références à diverses œuvres du cinéma d’espionnage et surtout de science-fiction, depuis les quatre fantastiques jusqu’au troisième volet de la saga Terminator, sans oublier les insectes de Men in Black (Barry Sonnenfeld), sont forcés et ne traduisent aucun esprit parodique. Une déception qui s’inscrit dans une politique de mise en chantier de suites strictement commerciales, à l’instar de Kung-Fu Panda 4 (Mike Mitchell, 2024) ou Inside Out 2 (Kelsey Mann, 2024), où les Minions eux-mêmes semblent trouver le temps long.