A travers un récit initiatique, « Moi, Tonya » retrace la vie de Tonya Harding, grandissant dans une Amérique rurale, au Sud des Etats-Unis, au sein de la population blanche déclassée (les fameux « Rednecks»), et où son seul exutoire sera le patinage artistique. Cet environnement façonne son comportement débridé, à la fois violent et risible, qui la rend inapte à suivre docilement l’image étriquée que la femme se doit de renvoyer.
Craig Gillespie nous livre un film superbe où tout se trouve exacerbé par le personnage de Tonya Harding, que ce soit l’amour, la colère, ou encore la passion. Ce film va au-delà du simple biopic, et met en relief une société méprisante face aux déclassés, une société où il est difficile de s’affirmer en tant que femme, mais surtout une société où la démocratie d’opinion devient totalitaire. Nous adorons notre vie privée mais répudions celle des célébrités. Tantôt les sacralisant, tantôt les piétinant, ce va-et-vient est au coeur de notre société du spectacle et du système médiatique.
Au royaume du spectacle, Panurge est roi, et malheur a celui ou celle qui sera jeté dans la fosse médiatique !