Devenez vous-même.

Je remonte un peu la note car le film ne mérite pas une moyenne aussi basse. Alors vous allez me dire, oui mais Evy c'est complètement con car logiquement, si tu la remontes, c'est que ta note de départ est similaire à la note moyenne. Donc oui, c'est vrai, pas faux. Fin de la parenthèse.

Une minette de 18 ans, grande gueule et très rentre-dedans, est complètement paumée, a une mère très effacée, défoncée par la vie et les humeurs du papa alcoolo et égoïste, un petit copain qui ne la respecte pas et un avenir déjà tout tracé. Elle veut sortir de ce carcan et va décider de rejoindre l'armée pour donner un sens à son existence et surtout faire quelque chose dans sa vie débridée...

Ca aurait pu être un film de propagande tellement l'armée (de manière générale, pas seulement britannique) apparaît comme une école de la vie mais c'est bien plus que ça parce que je pense qu'il faut voir beaucoup plus loin. Notre fille brille par sa réalisation réaliste et bien peaufinée avec des instants émouvants, un bon casting et une belle leçon de vie en prime évidemment servie sur un plateau d'argent par une flopée de bons sentiments. Même si le film n'arrive jamais à dépasser le stade du "bon petit film", il n'a pas à rougir de sa discrète existence, c'est sûrement à tort. Sa naissance, ou plutôt sa renaissance, est un plaisir communicatif bien servi par une mise en scène à aucun moment larmoyante. Elle est juste, tout bêtement. Le film se glisse dans de gros sabots pour nous montrer l'armée comme une libération mais c'est avant tout un film sur l'émancipation et le désir d'exister par soi-même. C'est en ça que Notre fille me touche beaucoup.

Lacey Turner joue bien le jeu et nous donne une belle impression. Notre fille fera sûrement grincer des dents les hermétiques à l'aspect positivement fraternel de l'armée mais c'est un film avec une plus grande profondeur. Et moi, quand ça parle de raison d'exister, ça me touche et ça me fait empiler les éloges diluviennes. "Our girl" ne fait de mal à personne, au contraire, il m'a donné le sourire sur un sujet qui ne me touche pas à la base. Il me rappelle ces films de notre enfance que l'on garde en souvenir et qui prennent de la hauteur avec le temps. C'est tout à fait le sentiment que j'ai avec celui-ci.