Déjà le pitch de base était inquiétant : inspiré du Moloch de Sokourov dont il va jusqu'à reprendre le titre, le film raconte le dernier jour d'Aristide en Haïti avant sa démission forcée.
Le décor unique est extraordinaire, une citadelle du XIXème nichée dans les nuages. C'est là qu'il y a quelques bonnes idées de mise en scène, quand Zinedine Soualem marche sur la terrasse tellement embrumée qu'on ne sait plus où on est.
Mais le film ne choisit pas son ton, entre drame, comédie noire et téléfilm de gare (l'esthétique léchée de l'intérieur veut faire grand hôtel international, les mouvements de caméra font penser parfois à Plus belle la vie). L'association du pouvoir et du sexe est tellement systématique qu'on ne croit plus à aucun personnage, sauf peut-être celui de la mère, qui est en dehors de tout ça.
A vouloir courir trop de lièvres, le film se rate et nous avec, c'est dommage.