Résistance, violence, souffrance, destruction. My Friend Fela suit Carlos Moore, ami et biographe de Fela Kuti, roi de l’afrobeat, nous faisant ainsi longer des racines aux profondes ramifications à travers l’histoire d’un homme et de ses relations, d’un homme et de sa musique, d’un homme et de son pays, le Nigeria. Ce sont bien ces mots durs qui viennent à l’esprit après avoir appréhendé la quantité d’événements ayant marqué sa vie, et les paroles et souvenirs de ses proches. D’abord, des débuts dans la musique remarqués mais empreints d’une certaine légèreté, puis, au final, une confrontation du pouvoir en place, une lutte permanente menant à des horreurs qui n’aurait pu provoqué autre chose que la folie.
C’est un fil passionnant et parfois difficile qui nous est proposé de suivre ici, mais il est profondément humain, et il est essentiel de s’y plonger avec toute sa lucidité. Fela Kuti et ceux proches de lui, à travers leur époque, leurs victoires et leurs vices, marquent par la détermination qui habite leurs vies la volonté d’agir, d’insuffler de la force à sa communauté, de tenter de planter ne serait-ce que quelques graines qui peut-être germeront et permettront de vaincre, enfin.