Le rêveur d'Oz
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le 27 déc. 2023
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Il n'est pas rare que les films présentés au Festival de Cannes se retrouvent en haut du palmarès du Festival du film d'animation d'Annecy. C'était le cas pour J'ai perdu mon corps qui avait reçu le grand prix de la semaine de la critiqueà Cannes et est reparti avec le cristal du long métrage 2019, ou encore du film Le Petit Nicolas : Qu'est ce qu'on attend pour être heureux ? qui était présenté en séance spéciale et qui était reparti avec le cristal du long métrage l'année dernière. Cependant, il est beaucoup plus rare de voir des films de la compétition Contrechamp à Cannes. Déjà, il est compliqué de trouver des films en sélection à cause du traumatisme Shrek qui a valu à Thierry Frémeau de se prendre une sauce pas possible, provenant de puriste avec une vision vieillissante et fausse du cinéma, provoquant chez lui un trauma qui a drastiquement réduit la place de l'animation au festival de Cannes. Alors voir que Robot Dreams, un film d'une sélection plus pointu du festival d'Annecy, ait arrivé à se faire une place en sélection officielle (séance de la plage mais c'est toujours ça de pris), ça a le don d'attirer l'attention. Le film a évidemment reçu le Grand prix Contrechamp, et il me tardait de voir si cela était mérité.
Ce qui surprend, au visionnage de Robot Dreams, c'est sa capacité à traiter des thématiques adultes avec un ton enfantin. Le film nous plonge dans une forme de réalisme assez cru et rarement vu dans le cinéma d'animation pour enfant. On parle dethématique comme la perte d'un proche, la solitude, les difficultés de se reconstruire et l'espoir de pouvoir revoir ce qu'on a perdu. Pourtant, le film arrive à garder une forme de pureté et d'innocence, avec beaucoup d'humour et de candeur, qui rend le film assez touchant. Il y a un aspect presque ludique, que ce soit dans la mise en scène, renouvelant continuellement la manière dont on peut passer de la vie d'un personnage à un autre, ou encore dans son écriture, suivantes personnages durant les quatre saisons d'une année. On est investi émotionnellement parlant vis-à-vis des personnages, et on ressent leurs moments de joie (avec madame duck, la best) ou leurs moments plus difficiles (avec les lapins). Malgré tout, l'écriture du film ne tombe jamais dans une forme de simplicité qui aurait totalement tué le film, et va accumuler les niveaux de lectures et les sous-textes, notamment durant les fameux "Robot Dreams", qui pousseront à la réflexion petits et grands. Le film se révèle au final beaucoup plus élaboré que ne laisse présager les visuels et le film au premier abord. Mais il y a un soucis: Le film ne fonctionne pas.
Vous pouvez relire tout ce que j'ai pu lire plus haut, je pense chaque phrase que j'ai pu écrire. Cependant, si sur le papier le film a tout du grand film, le dispositif ne fonctionne pas dans la pratique. Ses graphismes, dans une démarche de minimalisme jamais simpliste est poussé à un point où l'on perd grandement en contraste. Les ombrages sont très peu présent, reposant sur des jeux de couleurs pour simuler de la profondeur ou pour dissocier les différents éléments à l'écran, ce qui fonctionne encore pour du court métrage, mais pas pour du long métrage. Prolongé sur 1h30, les graphismes alourdissent drastiquement l'image et rend le visionnage laborieux. D'autre part, le film accumule les situations et les sous-intrigues sans que celles-ci n'influe sur l'évolution des personnages ou sur le résultat final, donnant l'impression que le film serait le même avec ou sans ces intrigues. Accentué par le fait que chacune de ces sous intrigues finissent à peu près avec le même résultat, cela a pour conséquence de ne nous détacher de l'action tant on ne croit plus aux capacités du récit à être influant, et à rendre le visionnage plus laborieux encore. Ensuite, la structure même du film et sa narration est beaucoup trop redondante. Chaque situations se ressemblent beaucoup dans leurs narrations ou même leurs durée, finissant généralement à la fin de la journée par une transition vers le second personnages qui vit sa vie de son côté. On a alors cette alternance entre la vie de Dog et de Robot qui devient très vite longue et épuisante, accentué à un rythme assez lent, qui alourdi d'avantage le visionnage tant on a parfois l'impression de voir une série télévisé qui s'éternise. Rajoutez à cela une utilisation abusive de September de Earth Wind and Fire qui ferrait presque regretter les court métrages amateurs sur-utilisant la chanson après la sortie d'Intouchables, le film devient très éprouvant parait tant il parait beaucoup trop long pour ce qu'il a à raconter, et tant on a envi de couper la moitié. C'est typiquement le genre de film qui aurait été extraordinaire en court métrage, dans une forme d'efficacité qu'il n'acquière pas en tant que long métrage. Il n'en reste pas moins un très sympathique film qui change de ce qu'on voit d'habitude.
11,75/20
N’hésitez pas à partager votre avis et le défendre, qu'il soit objectif ou non. De mon côté, je le respecterai s'il est en désaccord avec le miens, mais je le respecterai encore plus si vous, de votre côté, vous respectez mon avis.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2023
Créée
le 4 juil. 2023
Modifiée
le 3 juil. 2023
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