Génération Daech
En cette époque, il est difficile d’échapper au discours dominant les médias ainsi que les politiques qui présente les soldats de l’armée de Daech comme des monstres sans visage, déshumanisés à tel...
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le 7 août 2018
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En cette époque, il est difficile d’échapper au discours dominant les médias ainsi que les politiques qui présente les soldats de l’armée de Daech comme des monstres sans visage, déshumanisés à tel point qu’il faudrait les déchoir de leur nationalité et espérer qu’ils meurent dans le désert plutôt que les voir revenir « au pays ». Dans ce contexte simplificateur, le portrait de cette famille tunisienne réalisé par Mohamed Ben Attia est miraculeux. Il échappe à ce manichéisme simpliste et questionne tout en subtilité la société qui crée ces « soldats ». Loin d’un discours sentencieux, c’est en filigrane de cette histoire qu’on décrypte une paupérisation de la classe moyenne dans un consumérisme futile et superficiel, une difficulté de communiquer malgré une société hyper connectée et l’absence d’idéaux forts chez la jeunesse. Le décalage générationnel entre Saïd et son père offre une vision stéréoscopique qui rend toute la profondeur du vide existentiel de la génération Z.
Derrière l’aspect sobre et naturaliste de la réalisation se cache pourtant un travail d’orfèvre. Hormis l’acteur qui joue le père (Mohamed Dhrif, dont la virilité sensible n’est pas sans évoquer Paul Newman), tous les autres comédiens sont non-professionnels… mais tellement naturels. Un défi d’autant plus grand pour le réalisateur qui les filme dans des longs plans-séquences pour mieux nous immerger dans l’émotion de ses personnages. Les ellipses du montage permettent également de contaminer le spectateur avec la confusion qui saisit cette famille. Vous l’aurez compris, intelligent et sensible tant par son contenu que par sa forme, Weldi est probablement un des meilleurs films présentés à Cannes ce printemps.
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le 7 août 2018
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