Faire un film sur la guerre d'Algérie c'est toujours une entreprise casse gueule, même 50 ans après. On serait très vite tenté par le manichéisme et l'auto-flagellation. Mais Mon Colonel s'en sort pas trop mal, au travers du regard d'un jeune officier juriste (Guy Rossi), nous voyons comment l'armée en arrive au choix de la violence extrême et de la torture. Le film n'est pas trop accusateur, même vis-à-vis du Colonel Raoul Duplan, symbolisant les officiers les plus radicaux durant la guerre d'Algérie. Ce personnage est présenté de telle façon que l'on comprend son action sans la cautionner, un peu à l'image de l'opinion publique à l'époque. Enfin les allers-retours entre 1995 et la fin des années 50 permettent de se rendre compte qu'encore aujourd'hui la plaie algérienne est toujours douloureuse.
Olivier Gourmet qui interprète le rôle du Colonel Raoul Duplan est tout à fait convaincant et m'a rappelé son rôle dans L'exercice de l'Etat de Pierre Schoeller. La prestation de Cécile de France n'est pas mauvaise non plus même s'il faut avouer qu'elle apparait finalement peu à l'écran et que les rares fois où on la voit ce n'est que pour réceptionner des recommandés... En revanche je trouve que Robinson Stévenin n'est pas tout à fait à la hauteur, son interprétation n'est pas désastreuse mais elle n'est pas bonne non plus tant il peut se montrer caricatural à certains passages.
En conclusion je recommande ce film même si des points peuvent incontestablement être améliorés.