Et si le conflit isrélo palestinien n'était qu'une question de carte d'identité?

Comme il existe des citoyens français de confession juive et des citoyens français d'origine arabe, 20% des citoyens israéliens sont arabes.
Iyad, le héros du film d'Eran Riklis est un israélien qui"souffre d'une maladie héréditaire" liée à ses racines. Belle impertinence du réalisateur qui à travers le cheminement de ce jeune garçon jusqu'à l'âge adulte nous dévoile à quel point il est difficile d'échapper aux antagonismes historiques de deux peuples pourtant si proches par leur patrimoine et leur culture.

A la fin des années 80, Iyad intègre le meilleur internat juif du pays et réalise assez vite que le seul autre arabe de l'école est le manutentionnaire. Il y subit d'abord des moqueries légères des citadins à l'égard d'un provincial qui ne porte pas les tenues adéquates, n'écoute pas la musique du moment et surtout ne prononce pas les mots à l'israélienne. Le spectateur peut alors se dire que le conflit israélo palestinien n'est en réalité rien de plus qu'une animosité des habitants d'une capitale à l'égard de la province…sauf que les jeux d'enfants deviennent progressivement des enjeux d'adultes.
Iyad se rend compte qu'il ne sera jamais rien de plus qu'un arabe et que cette "particularité" dérange. Ce constat devient consternant le jour où sa petite amie juive, Naomie, lui explique que sa mère préfèrerait une fille lesbienne atteinte d'un cancer plutôt qu'un gendre arabe.
Las, le jeune couple finira par se séparer afin d'éviter que Naomie ne soit ostracisée.

Progressivement, Iyad comprend que l'arabe n'est pas un sujet tabou, c'est un Mal contre lequel on met en garde les femmes et les enfants et cela au sein même de la salle de classe, où les œuvres sont étudiées afin de magnifier le juif contre l'arabe.
Mais Iyad réalise finalement que tout n'est que question de posture: est-ce qu'Iyad est rejeté par ce qu'il est arabe ou parce qu'il le revendique? En empruntant le passeport de son meilleur ami juif, Iyad s'ouvre les portes d'un monde dont il était sciemment écarté: il travaille moins mais gagne davantage, il peut ouvrir un compte en banque, il n'est plus fouillé à chaque borne de contrôle…. Tout n'est qu'une question d'inscription ou d'apparence…tout n'est qu'idéologie de sorte que l'identité ne compte pas ou l'identité papier seulement.
Iyad comprend donc qu'en changeant d'identité, il peut changer de vie.
Ce qui pourrait apparaître comme un renoncement correspond en réalité à un choix rationnel. C'est la réalité qui est irrationnelle…
C-L
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le 20 févr. 2015

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