Jouissance d'automne
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le 3 juil. 2024
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Quel titre incongru ! On dirait qu'il a été donné par un des deux petits vieux du film...(je me demande s'il porte d'autres significations dans la culture iranienne).
Un film tout en souplesse, où la solitude des personnages est créée de toutes pièces par des politiques autoritaires, voire totalitaires. La moindre monstration de joie fait figure de micro-révolution. Etrangement, les vieux qui ont vécu avant la révolution, incarnent un esprit de liberté, que les jeunes semblent avoir perdu. Leur subjectivité était tout entière fondue dans le temps de la liberté : être plongé dans le bain de la servitude semble quotidiennement déroutant, pour eux qui ne veulent pas s'y faire.
Au-delà de l'Iran, quel bonheur de voir à l'écran des corps de vieux, gros, malades, qui ont du mal à marcher, fatigués...on sent le poids des années dans ces corps plus réels que ceux des Victoria Secret, ce qui ne les empêche pas d'être aimés, aimables, d'avoir de la joie à se mouvoir. Le temps passe, nous vieillissons et nous continuons de vivre mal...
Ce film est une sorte d'anti-comédie romantique, aussi parce qu'on ne cherche pas à nous faire croire au coup de foudre des deux personnages. Leurs silences gênés contaminent le spectateur, on n'a pas l'impression qu'ils aient grand chose à partager...si ce n'est leur solitude conjurée.
Le final me semble magistral et là encore, la matérialité brute des corps s'invite à l'écran et nous fait paradoxalement mieux ressentir ce que c'est que d'être en vie.
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il y a 5 jours
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