Remake de la fin des années 50 d'une screwball comedy de la fin des années 30 (que je n'ai pas encore vue), transposant l'environnement de crise économique de la Grande Dépression en celui beaucoup plus soft d'un mystérieux marin arrivé sur le continent états-unien. L'image de David Niven en Autrichien grand gaillard barbu est un peu difficile à accepter, dans les premiers moments qui marquent sa rencontre avec une jeune femme riche héritière qui le prendra sous son aile et le fera engager comme valet au sein de sa famille. Si l'on en juge la réputation du film de My Man Godfrey, il semblerait qu'on ait troqué la sensibilité satirique et tranchante pour quelque chose d'infiniment plus léger, avec cette romance finement ciselée dans les dialogues mais un peu mièvre dans le mouvement d'ensemble qui voient les deux protagonistes se rapprocher.
J'avoue ne pas avoir trop apprécié la prestation de June Allyson dans le rôle de la fille pourrie gâtée issue des bonnes familles américaines, et à vraie dire toute la famille souffre d'un petit côté caricatural et excessif dans, j'imagine, la composition qui se veut pétillante. On enchaîne les fêtes de charité et autres kermesses nord-américaines, avec pas mal de loufoqueries tout du long. En tous cas, une fois rasé, David Niven compose un personnage de majordome beaucoup plus intéressant dans son humour pince-sans-rire et dans toutes les piques qu'il envoie ou reçoit. C'est d'ailleurs à ce niveau-là que "My Man Godfrey" brille le plus, les dialogues, les punchlines.
"This morning I noticed my green dress still hanging in the closet. Why didn't you get it off to the cleaners?
Why, Godfrey! You never had any trouble getting my dresses off... to the cleaners."