Le film commence pas trop mal avec de belles couleurs sur le plateau de télévision, mais déjà un doute m'a saisi avec ce son qui me semblait un peu limite. De ce coup de semonce sur ce son moyen a ensuite répercuté par la présence de personnes de la télé pour quelques petits rôles sans envergure. La lumière moche et d'une platitude ahurissante nous accompagne ensuite tout le long du film, une fois sorti de ce fameux plateau de télévision.
La médiocrité s'enchaîne alors, les plans sont plats, le jeu des "acteurs" est très limité, les dialogues sont tristounets et sonnent faux - on sent même les acteurs galérer pour sortir un "putain !", et l'histoire part franchement dans tous les sens.
Le chef des programmes est mal dirigé et pas du tout charismatique - Canet croit qu'il suffit qu'il soit désagréable pour en faire un personnage cynique et effrayant. C'est raté, parce que mise à part quelques "saillies" faciles, rien dans le jeu ni l'écriture ne lui donne la moindre prestance qui permettrait aux spectateurs de sentir cette aigreur au lieu de supporter les bravades kikoo de Berléand, la course-poursuite dans les bois est d'un ridicule que ne renierait pas les meilleurs nanars - avec un Canet troisième dan d'arts martiaux qui court plus vite qu'un quad sur un terrain quand même pas mal dégagé et quelques invraisemblances (il aurait pu laisser le type qui le reçoit chez lui appeler les flics, au lieu de cela il balance de la flotte sur une prise électrique en provoquant un court circuit, ou même il se fait percuté par une voiture et peut fuir et courir dans la campagne tout de suite après) parsèment ce scénario, scénario que je suppute étiré au vu des inutiles scènes qui le composent à droite et à gauche.
Finalement, il est toujours amusant de voir des chaînes de télévision (ici M6) soutenir des projets "anti-télévisions", ce qu'essaie d'être Mon Idole. Malheureusement, cela part tellement soit dans la caricature (Berléand, le patron de la boîte de production, adore les rapaces, vous saisissez l'image ou pas ? Le producteur, sa copine et le présentateur sniffent de la coke, on ne l'a jamais faîte celle-là, si ?) soit le portnawak mal branlé ou fade que c'est totalement inefficace ici.
Mais c'est peut être pour cette raison que ce genre de projets trouve facilement une chaîne de télé pour les financer, la raison étant le manque criant d'acidité dans le traitement qui les rendent alors inoffensifs.
Sinon, vous avez Network Main Basse Sur La Télévision de Sydnet Lumet pour une belle critique de la télévision (et dépêchez-vous de le trouver celui-là avant qu'Hollywood y mette ses pattes pleines de boue dessus).