La retraite du Héros

Perte d’un petit point mais non négligeable pour l’immense « Mon Nom est Personne », qui passe de 10/10 à 9/10. Ceci étant du à un rythme très inégal et des longueurs inutiles. L’une des meilleures scènes étant la première, celle réalisée par Leone, je n’ai pas à aller chercher bien loin pour comprendre où le bât blesse.

Le tandem Fonda-Hill est excellent car ovniesque. L’histoire de ce héros tranquille qui n’aspire qu’à une chose, la paix, et qui se retrouve titillé par un inconnu qui bourdonne autour de lui telle la mouche du coche, est tout bonnement jouissive. Certes le montage n’est pas parfait et certaines scènes comiques de Hill mériteraient parfois d’être écourtées (la scène énaurme du saloon avec le concours de tir), mais le tout offre une impression magique de nostalgie qui repose sur une fin superbe.
Sans compter le troisième rôle, toujours aussi indispensable, tenu par la musique de Morricone qui éclate en un thème inoubliable.

Ce film est donc à la fois drôle et triste, peignant à sa manière la fin d’une ère, celle du héros solitaire de western devenu un peu trop vieux pour tenir seul contre la horde sauvage. A la sauce bolognaise, cela donne un grand film, peut-être un peu bancal et souvent descendu par des critiques qui le jugent sans subtilité et grandguignolesque mais qui a pourtant beaucoup à dire.
Et il offre tout de même à contempler les deux plus belles paires d’yeux bleus du cinéma !