Tsotsi est un adolescent sud-africain haineux et violent, un voleur et un tueur. On découvre l'orphelin en petit caïd sortant, avec ses jeunes complices, de sa banlieue-bidonville pour commettre un crime crapuleux dans le métro de Johannesbourg.
Si on attendait du film de Gavin Hood une chronique sociale et urbaine de l'Afrique du Sud, une peinture réaliste des ghettos noirs -de la nature de celles évoquant les favellas brésiliennes par Fernando Meirelles- on est forcement déçu.
Le film prend vite une tournure romanesque (probablement celle du livre dont le film est l'adaptation) dès lors que Tsotsi, après le braquage d'une automobiliste, se retrouve avec un bébé sur les bras. En moins de temps qu'il n'en faut pour le croire, Tsotsi, l'ado brutal et mutique, s'humanise, se met en quête de nourriture pour l'enfant, s'y attache comme un père, suivant un scénario "à l'américaine", sentimental et moral, pathos en un mot. Sa "rédemption" est le coeur du sujet et le ghetto n'est plus qu'un décor superficiel, ses habitants des silouhettes. Le contexte social s'estompe au profit d'un personnage assagi dont, hélas, on n'éprouve pas, faute de vérité psychologique, les nouvelles émotions ni le désarroi.