Tati oppose le monde d'avant au monde moderne, la douce France à la course au modernisme, la vie simple des quartiers traditionnels à la fatuité des apparences et des ambitions.
Contrairement aux "Vacances de M. Hulot", il y a des dialogues, mais le comique reste dans les images, dans les situations. Les dialogues sont là pour présenter les personnages et leurs rapports, pour la compréhension des gags visuels.
Malgré les apparences, Tati n'a pas une vision optimiste du monde dans ce film. Au détour des images, nous voyons un peu partout de nouveaux chantiers et à la fin la destruction des petits commerces et des bâtiments anciens qui étaient le refuge du monde d'avant. Mais comme pour la boite de Pandore, quand tous les maux se sont échappés, au fond il reste une toute petite chose: l'espoir (le père apprend à faire des farces).
Il y a du Charlie Chaplin dans cette façon d'observer le monde. Chacun aura ses préférences, mais pour ma part, je préfère Tati.
Dans la vision de Tati, le progrès asservit l'homme, la fatuité le rabaisse, mais malgré tout, le monde reste amical. S'il revenait, oseriez-vous lui montrer ce qu'il est devenu?