Lorsque je suis tombé par hasard sur ce titre de film complètement fou et surréaliste et que j'ai vu que c'était un film belge je me suis dit immédiatement que je devais le voir, et franchement je ne regrette pas cette jolie découverte. Mon Père est une Saucisse et le premier film de Anouk Fortunier et c'est surtout une jolie chronique familiale chaleureuse et amusante vue à hauteur de l'enfance.
Mon Père est une Saucisse raconte l'histoire d'une famille bien rangée dans laquelle le père de famille décide suite à l'explosion de sa calculatrice dans laquelle il voit un signe du destin de quitter son costume de banquier afin de revenir à ses premières passions et aspirations pour devenir acteur. Un bouleversement qui va chambouler des habitudes de toute cette famille ...
Mon Père est une Saucisse est un film dont la narratrice principale est la benjamine de cette famille, une gamine un peu paumée rêveuse et solitaire qui s'ennuie fermement dans le confort bien rangé de cette famille. Lorsque son père décide de retourner vers ses rêves d'adolescent il entraîne avec lui cette gamine pour une profonde renaissance à deux. Le film s'appuie donc avant tout sur la belle histoire d'une relation père/fille qui se retrouvent, se découvrent pour finalement fusionner dans un désir commun de vivre pleinement l'instant à travers leurs rêves et une aspiration profonde au bonheur. Le film est entrecoupé de chouettes petites séquence d'animation faites de papiers découpés et de dessins d'enfants qui matérialisent les pensées et les réflexions personnelles de cette gamine face aux événements que vont traverser sa famille. Le film parle avec beaucoup de tendresse, de finesse et de poésie d'accomplissement personnel, de l'illusion du bonheur par la réussite social et de tout ce que l'on abandonne en route de rêves, de folie et d'ambitions pour se conformer à des moules prédéfini nous classant dans des cadres bien définis.
Mon Père est une Saucisse s'appuie sur un très joli casting avec tout d'abord Johan Heldenbergh le formidable comédien de Alabama Monroe qui incarne ici ce père de famille qui s'imaginerait bien être être Cyrano quitte pour cela à accepter des premiers rôles les plus ingrats et les plus ridicules qui soient pour peu qu'ils soient conformes à ce qu'il désire profondément être et devenir. À ses côtés et dans son tout premier rôle la jeune, solaire et douce Savannah Vandendriesschen crève l'écran dans le rôle de Zoë qui retrouve par le prisme de l'admiration envers son père et dans la passion nouvelle qui les anime conjointement une formidable raison de vivre de s'amuser et d'espérer. Les trois autres membres de la famille bien qu'en retrait sont également touchants et plutôt bien écrit avec une sœur un peu coincée dans les règles du conformisme, un frère qui vit dans la cave familiale en bon survivaliste se préparant en à toutes les apocalypses possibles et une mère chef d'entreprise et ambassadrice de la chocolaterie industrielle familiale écrasée par les ambitions et les ordres de son père. Fatalement les nouvelles ambitions de ce père de famille qui ne trouveront un soutien unanime et inconditionnel qu'auprès de la jeune Zoë vont bouleverser la famille entière entre incompréhension, moquerie, dédain et finalement attachement et admiration. Le cheminement globale du film réserve assez peu de surprises mais les personnages sont suffisamment justes, amusants, touchants dans leur interrogations et surtout sincères pour faire de cette chronique familiale un très joli petit film.
Mon Père est une Saucisse est un belle petite découverte face à laquelle se réveille mon cœur d'artichaud, un film plein de bons sentiments mais qui ne m'aura en aucun cas saouler.