C'est donc ça, la crème de la crème du cinéma turc selon IMDb... Mazette. Pas sûr qu'il s'agisse d'une mafia nationale de la même façon qu'une mafia indienne (copyright Lim) surnote une partie de son cinéma par wagons de 100 000 utilisateurs (et met ainsi en avant à peu près toujours le même type de blockbuster, c'est d'une tristesse), mais ça n'est pas pour autant quelque chose de particulièrement enviable. Pour le coup "Mon père et mon fils" rentre davantage dans la case du film très consensuel à l'image de son équivalent américain "The Shawshank Redemption" qui truste la première place du classement depuis une éternité — 2010 en réalité, et il était second pendant la décennie qui précède.


Gros mélodrame des familles, avec une somme d'ingrédients disparates qui en fait un très mauvais moment chez moi : un petit côté balkanique à la Kusturica dans le bordel paysan, du pathos larmoyant poussé au maximum comme dans "Cinema Paradiso", et la sacro-sainte formule des inimitiés familiales comme matériau de base à des gros conflits émotionnels, artificiels, prévisibles, infertiles, lassants, assommants. Rhalala cette image du mec seul dans la rue qui vient de perdre sa femme enceinte, cette dernière ayant dû accoucher sur un terre-plein car personne n'a pu les transporter à l'hôpital en ce jour de coup d'état... Du drame bien corsé, sur lequel vient se greffer des antagonismes un peu stupides au sein d'une famille paralysées par des rapports stupides — du type du patriarche qui refuse d'adresser la parole à son fils depuis qu'il est parti à l'université (de gauchistes qui plus est) au lieu de bosser l'agriculture dans les champs avec lui. Le gars est arrêté pour ses activités de militantisme, croupit en prison, souffre d'une maladie mortelle, il ne lui reste que quelques jours à vivre, et il revient dire au revoir à papa et au fiston. On peut difficilement faire plus poussif dans le tirage de larmes. Les thèmes brassés, conflits et deuil, la toile de fond sur l'enfance et son imagination débordante : beaucoup trop lourd pour moi.

Morrinson
3
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top films 2005, Avis bruts ébruités, Mon cinéma turc et Cinéphilie obsessionnelle — 2024

Créée

le 9 sept. 2024

Critique lue 7 fois

Morrinson

Écrit par

Critique lue 7 fois

D'autres avis sur Mon père et mon fils

Du même critique

Boyhood
Morrinson
5

Boyhood, chronique d'une désillusion

Ceci n'est pas vraiment une critique, mais je n'ai pas trouvé le bouton "Écrire la chronique d'une désillusion" sur SC. Une question me hante depuis que les lumières se sont rallumées. Comment...

le 20 juil. 2014

144 j'aime

54

Birdman
Morrinson
5

Batman, évidemment

"Birdman", le film sur cet acteur en pleine rédemption à Broadway, des années après la gloire du super-héros qu'il incarnait, n'est pas si mal. Il ose, il expérimente, il questionne, pas toujours...

le 10 janv. 2015

140 j'aime

21

Her
Morrinson
9

Her

Her est un film américain réalisé par Spike Jonze, sorti aux États-Unis en 2013 et prévu en France pour le 19 mars 2014. Plutôt que de définir cette œuvre comme une "comédie de science-fiction", je...

le 8 mars 2014

125 j'aime

11