Mon père et nous par Alligator
Autant j'aime Michael Curtiz sur de nombreux films d'action ou d'aventures, autant je trouve poussive cette comédie familiale. Il a voulu faire du Lubitsch ou du Capra que ça ne m'étonnerait qu'à moitié. Quoiqu'il en soit, malgré une ma^trise technique indéniable (la photo et les couleurs sont charmeuses, le cadre impeccable), il reste que l'histoire m'a paru longue et trop näïve, désuette pour tout dire. Le moralisme croyant m'a fatigué. LE sujet est assez éclairant comme ça : une épouse croyante passe son temps à faire en sorte que son mari se fasse baptiser pour qu'il n'aille pas en enfer. La famille est mise à rude épreuve devant l'obstination de l'athéé bonhomme... et le spectateur que je suis aussi.
A la rigueur, peu importe le sujet pourvu qu'on ait l'ivresse de la forme et de l'écriture scénaristique, mais ici, j'ai estimé la comédie plate, les gags inexistants, reposant essentiellement sur les conflits outrés des personnages. Pas mon humour. Comme pour Lubitsch, ce genre de comédie devrait assumer l'importance primordiale de dialogues savoureux, d'enchaînements et de rythme du jeu comme des situations, ici point de tout cela. Je me suis emmerdé ferme.
A noter les apparitions (un second rôle d'importance) aux yeux bleus d'une jeune et somptueuse Elizabeth Taylor qui valent à elles seules le visionnage de ce film.