Bon, le titre est ironique, parce qu'en fait de Joconde, on a une plongée dans l'Angleterre Tatcherienne. (Plus que de l'ironie, c'est peut-être aussi l'idée d'une femme objet de fascination, mais bon...)
Mais au-delà de la misère sociale et de l'environnement gris-marron, on a le plaisir de retrouver Bob Hoskins dans un rôle de truand. Et comme dans The Long Good Friday, on sent le mec tout en tension, plein d'une colère sourde toujours prête à éclater. D'autant que là, il fait face à un Robbie Coltrane toujours aussi bonhomme en bon pote, et à un Michael Caine plus mielleux et fielleux que jamais en truand/mac/maître-chanteur. Tout ça au service d'un pitch qui semble balisé et déjà vu et revu (Hoskins qui sort de taule et se retrouve mal dans un monde qui a trop changé, et qui s'amourache d'une pute qu'il veut aider et sortir de la rue) mais qui prend un tour quelque peu différent à de ce qu'on aurait pu attendre, pour trouver en fait, contenu dans une poignée de scènes, un bel équilibre entre les sentiments déçus du personnage d'Hoskins et le contrecoup de ce qui a fait par amour. Bref, un polar sensible (c'est un peu son truc, à Neil Jordan, la sensibilité). J'ai bien aimé.