Dès l’ouverture du film, Money Monster pose une question qui restera jusqu’au bout de l’intrigue : où va notre argent ?
Jodie Foster réalise un discours dénonçant explicitement le système financier.
Il est assez difficile de ne pas faire écho avec l’actualité française marquée par le soulèvement des mouvements sociaux. En effet, le film va au-delà d’une simple critique d’un milieu. Il analyse plusieurs autres facteurs indirectement : le pouvoir des médias sur le monde, les rapports à l’écran (la réception aux médias) et l’immédiateté. Tout cela résulte à deux réactions : l’action et l’indifférence. Le pouvoir médiatique de Lee Gates (George Clooney) sur le téléspectateur aura raison de lui puisqu’il sera pris en otage par Kyle (Jack O’Connell), un homme ruiné car influencé par ses discours. Cet événement aura une influence sur le reste du public qui soutiendra l’action. Pourtant, le monde continue de tourner à l’image des algorithmes. Cet événement n’est qu’un cas isolé et l’immédiateté de notre époque transforme cette émission en un vulgaire happening écrasé par le nombre incalculable d’informations en circulation.
Money Monster est l’image d’un système tentaculaire lié au pouvoir médiatique influençant un “peuple” qui se soulèvera comme un pétard mouillé. Cela ne perdure pas et on reste au statu quo. La finance continue son train de vie économique, les médias ont eu leur buzz et le “peuple” revient à son verre.
Le film de Jodie Foster a la capacité à soulever des questions de fond en se servant de la subtilité du langage du film de genre. Même s’il tente une prise de conscience de la situation, il ne nie pas l’existence de l’indifférence de la société et peut-être malgré lui du spectateur de cinéma.