En cette période de disette où les bobines sans complexe se font voler la vedette par des films formatés qui ne prennent aucun risque, il est toujours agréable de se faire offrir une récréation généreuse qui n’essaye pas de limiter la casse en jouant la carte de la sécurité.
Certes Monk comes down the moutain est blindé d’exagérations, de mimiques forcées, d’ellipses narratives insolentes, de combats surcâblés et d’un script en totale roue libre, mais son énergie folle et sa générosité rageuse en font une séance sympathique qui saura redonner le sourire à tous les amateurs de kung-fu pian désaxés qui n’essaient pas de se faire plus gros que le bœuf.
Niveau tatane, ça livre plus que la came même s’il faut être ouvert aux bastons typées DBZ. Ici les maîtres du kung-fu jouent avec les éléments et pourraient filer une déculottée à l’élu maître de la matrice le matin en sortant du plumard. De quoi laisser dubitatifs ceux qui attendaient de la séance une démonstration de karaté Kyokushin un brin plus réaliste. Et il est vrai que même si on a l’esprit ouvert aux expérimentations en tout genre, par moment Monk comes down the mountain va un peu trop loin…
… Mais c’est aussi très certainement cette outrance dans la mise en scène des combats, qui conduit par exemple l’ultime maître du coin à dégommer une bagnole qui tente de lui faire les guiboles à la simple force de sa lance, qui fait planer sur l’ensemble du film une force de proposition enthousiasmante.
Du coup, même si le look un peu lisse de ses jeunes premiers adeptes de la tatane y frôle celui des danseuses de Tecktonik qui refont le carrelage de ma cage d’escalier, je valide ce petit Kung fu pian moderne qui aura su me faire passer un sympathique moment. Sans complexe, savamment rythmé, bien dosé en humour et mises à mort subites, il remplit parfaitement son office de divertissement contenu. Je ne lui en demandais pas plus.