Le passage à la réalisation de Kad Merad aurait été provoquée par le scénario de Monsieur Papa dont il devait déjà tenir le rôle principal. Ce premier long-métrage raconte l'histoire du jeune Marius, qui a grandit bercé par les légendes d'un père aventurier inventées par sa mère ( Michèle Laroque) pour adoucir l'absence d'une figure paternelle. Avec ces quelques indices, Marius se lance à la recherche de son père sur Internet, le grand ennemi de l'enfance innocente, provoquant ainsi l'inquiétude de sa mère. Afin de régler une fois pour toute le problème, elle engage un certain Robert Pique pour jouer le père de Marius, avec l'idée qu'en rencontrant un homme qui ne serait jamais à la hauteur du mythe, Marius renoncerait à le voir et à en parler. C'était sans compter la sympathie irrésistible de Kad Merad, bien sûr.
Le film se déroule alors sans surprise, on se laisse porter pas le courant d'évènements attendus. Sans réel défaut et plutôt pas désagréable à regarder, Monsieur Papa n'est pas non plus un film particulièrement attachant tant les les situations sont attendues et les personnages peu creusés. De nombreuses pistes, pistes intéressantes, sont suggérées mais aucune n'est suivie jusqu'au bout. Les personnages secondaires sont sous-exploités, alors qu'ils auraient pu donner un peu de profondeur à un scénario qui repose finalement sur trop peu.
Il manque véritablement un parti pris dans ce film, l'humour n'est pas suffisamment fort pour en faire un film à gags, les personnages trop superficiels pour en faire un film un peu psychologique. Le petit Marius surtout, dont on semble vouloir faire le protagoniste et l'orchestrateur de toute l'intrigue, manque en fait cruellement de malice pour que cette définition lui aille. Finalement, Monsieur Papa rejoint une longue liste de comédies qui se ressemblent, dont on ne peut pas dire qu'elles sont détestables mais dont on ne gardera pas non plus un souvenir impérissable.