Monsieur Taxi par inspecteurmorvandieu

l est probable que le film d'André Hunebelle a aujourd'hui plus de valeur et d'intérêt qu'il n'en avait au début des années 50. Car il est le sympathique témoignage d'un certain cinéma populaire de cette période et, surtout, il permet de voir le Paris de l'après-guerre. Ce point de vue historico-social atténue les faiblesses d'un film qui, parce qu'il évite la vulgarité, échappe au nanar.

La comédie s'appuie sur un scénario simpliste fait de petits riens, où les personnages et les dialogues partagent le même caractère dérisoire. La mésaventure très anodine d'un chauffeur de taxi ayant trouvé un sac rempli de billets de banque, le faible quiproquo dont est victime ce paisible père de famille, parce que son fils lui cache (on se demande pourquoi) sa relation amoureuse, constituent les grandes lignes d'une histoire tellement creuse qu'elle en devient puérile.

En fait, il est très visible que le film n'existe que pour le numéro de Michel Simon. Pourtant, celui-ci ne trouve pas ici un rôle à sa (dé)mesure et sa composition de chauffeur de taxi gouailleur manque singulièrement d'esprit et d'éloquence. Sagement, le rôle semble faire l'éloge du bon père de famille et de l'honnête prolétaire.