Quelle claque ! Il fallait vraiment tout le talent de Charlie Chaplin pour arriver à provoquer de l'empathie pour un tueur en série ! D'ailleurs on ne voit jamais les crimes, le film préférant insister sur ses ratages et ses gaffes verbales ou gestuelles, et à ce propos la scène du bateau est un pur moment de bonheur, la scène du mariage qui tourne au burlesque ("j'ai perdu mon sandwich") en est une autre. Et puis il y a ces scènes très fortes et intelligentes avec la très belle Marilyn Nash magnifiquement photographiée, Chaplin dirige bien ses acteurs, mais c'est surtout avec les femmes qu'il atteint la perfection, que ce soit l'extravagante et farfelue Martha Raye, la belle mature Isolbel Elsom, ou encore la jolie fleuriste et son sourire désarmant. Alors évidemment il y a le message (je n'aime pas les films à messages) qui a l'intérêt de pointer du doigt les fauteurs et les profiteurs de guerre, mais fallait-il l'énoncer de cette façon. Non, Charlie, on ne justifie rien par le pire sinon c'est le bordel !. Cette réserve étant dite, Monsieur Verdoux reste un très grand film sans aucun temps mort et dont on se délecte de sa vision.