La Terre est en partie envahie par des extra-terrestres et le nord du Mexique est devenue une zone interdite car colonisée par les créatures de l'espace. Pas de chance, un jeune photographe doit escorter la fille de son patron depuis le sud du pays jusqu'aux États-Unis et doit donc traverser la zone de quarantaine.
Il est très amusant de voir comment le réalisateur retourne et se moque des attentes du public. Après une introduction presque caricaturale, tant elle reprend de nombreux gimmicks du genre, le métrage s'oriente vers un récit à l'opposé des habitudes du film d'invasion. Certes le coeur de l'histoire reste assez convenu mais le jeu permanent avec le genre du film de monstre fonctionne bien. A ce titre la séquence finale est un pied-de-nez assez savoureux, même s'il finira d'achever ceux qui s'accrochaient encore à la promesse du grand spectacle conventionnel. En bonus on pourra toujours apprécier les sous-textes politiques qui traversent le scénario, pas de grand discours, juste des symboles forts, une pincée d'ironie et un jeu de miroir sur l'immigration et la nature même de la monstruosité. Monsters puise aussi sa force dans son couple d'acteurs principaux, vraiment impeccable. Le film a aussi le principal défaut de son audace : il est très facile de décrocher immédiatement et de passer le reste du temps à se faire chier... mais, quelque part, c'est aussi pleinement voulu. On pourra trouver ça prétentieux, ça l'est sans doute, mais ça fonctionne.
Bref c'est plutôt réussi, à la fois rafraîchissant et déprimant, il faut simplement accepter de s'abandonner.
Néanmoins, il subsiste une question de taille à la fin de la séance, du genre à vous ruiner tout le film :
Prendre l'avion ? C'est pour les chiens ?