Monsters est un drôle de petit film qui s’apparente de l'extérieur à un blockbuster mais sans en avoir les moyens (financiers) et qui de l'intérieur ressemble plus à un film d'ambiance et de personnages mais sans avoir la qualité des grands films de ce genre.
Il n'empêche que c'est encore dans ce registre qu'il marque des points : les personnages à défaut d'être charismatiques sont très naturels, le scénario à défaut de nous confronter aux monstres en cultive le mystère, et la mise en scène prend le contrepied du film d'action avec un faux rythme inhabituel dans ce type d'histoire.
La comparaison avec La Guerre des Mondes de Spielberg est saisissante : dans le premier, les Aliens sont partout, l'ambiance est anxiogène et l'action du personnage principal trépidante. Ici, les deux tourtereaux prennent leur temps comme si les Aliens intéressaient moins le réalisateur que le destin des deux "amoureux" confrontés à une situation pour le moins inhabituelle et témoins privilégiés d'une vérité cachée.
Et de fait, c'est sur le fond que Monsters se révèle plus riche que prévu lorsque l'on comprend que les monstres annoncés dans le titre ne sont nullement les poulpes géants venus de l'espace mais bien plus les politiques et les militaires terriens responsables d'une stratégie de replis derrière des murs d'une part (Winter is coming) et de bombardement d'autre part, aussi inefficaces sur les Aliens que destructeurs pour les populations humaines locales.
De là à voir dans Monsters une allégorie de la politique occidentale, (américaine en premier lieu) à l'encontre des autres (Musulmans, Mexicains, Migrants...) et de la propension qu'ont les hommes à dresser des murs entre eux, il n'y aurait qu'un pas que l'actualité nous invite à franchir.
7/10