Monsters 1 était un film plutôt plat et ennuyeux qui avait apâté un public SF pour ensuite lui faire avaler une sorte de drame social. Était-ce une ruse pour tirer un publique lambda en quête de confort vers une forme d'empathie vis-à-vis des "défavorisés"? Vu sous cet angle, ça me semblait "louable". La métaphore nous faisait suivre le parcours de réfugiés en prise à la corruption, La voilà mise à mal dans ce 2ème volet, je reviendrai là-dessus.
Ici, on trouve un clip de presque 2 heures qui nous vend de l'armée U.S sous toutes les coutures!
Le genre de clip qui pense avoir intégré une dimension expérimentale parce qu'il imite un ou deux symptômes glanés dans le mainstream qui s'en revendique: arrêts sur images, zapping, fondus artis, shuntage des cris pathétiques en gros plan, contemplation interrogative, longueurs, ...
Le premier quart d'heure nous montre comment être de bons-jeunes américains, des gens cool auxquels on vous demandera, svp, de bien vous identifier si vous entrez dans la tranche d'âge.
Les mots d'ordre sont: tatoo's (la croix sans Jésus = sobre et efficace), stéroïdes, la coke, le joint, la baise (parler avec un pote pendant qu'il saute sa copine, c'est normal et c'est "cool", puis quand c'est la baise-party, il faut toujours une black pour faire du shake du cul et un peu de sensualité entre garçons ... et aussi un flingue car ça excite les nanas).
Obama (oui, il ressemble à Obama) est aussi dans le coup, il tombe papa là devant nos yeux et mène un petit jeu hypocrite pour planter là la jeune maman non prévenue de son départ à la guerre, tout ça en restant sympa et super trop cool! Mais pour notre héros bien caucasien, il s'agira surtout d'être bien loin à-côté de ses pompes dans un monde qu'il ne comprend pas et qui l'effraie dès lors qu'il ne s'agit pas de rire bêtement des feintes graveleuses de ses copains ou de faire son regard mi-naïf, mi-ténébreux.
Bref, passons car dès le lendemain, c'est parti pour la guerre, pour l'armée et les officiers qui gueulent et humilient tout en restant "sympas". Ici la priorité est de confirmer l'intégration de l'homme noir dans le système U.S, c'est cool man, seulement ça sent vraiment la condescendance, en un mot, c'est juste malsain!
Et puis, le degré "zéro" de la métaphore:
Les usa défendent la planète et vont traquer le mal ...en Irak !
... et l'ennemi, c'est surtout les irakiens. En décor, au loin,: les monstres.
Patrouilles, patrouilles, la fine équipe se prend la tête avec un civil local, ça vole bas. Le fait qu'il soit à la fois innocent et victime des monstres joue à-peine en sa faveur: il se fait péter la gueule à coup de crosse U.S au lieu de se prendre un pruneau entre les deux yeux, juste parce qu'il est énervant à parler ce dialecte incompréhensible sans rien piger aux injonctions américaines aboyées en bon anglais!
Puis première sortie sur le front. Affrontement avec les rebelles enturbannés ou barbus, on déplore la mort des 2 blacks sympas! Paf! ça leur tombe dessus comme par obligation, les deux d'un coup ! On ne s'attarde pas trop mais quand même, Obama est une perte précieuse!
Qu'il s'agisse de mitrailler des créatures de l'espace ou des hordes de rebelles arabes, les plans ne nous donnent pas d'aperçu de la cible dans le décor exotique... Tu la sens, dis? tu la sens bien profonde la métaphore?
Sauver la vie d'un enfant, avoir de vagues élans d'empathie envers les pauvres victimes innocentes que sont: les femmes, les enfants et parfois, les vioques, ça devrait suffire à garder la juste "bonne conscience" nécessaire à la métaphore, histoire que sa toute poésie atteigne droit au cœur toute âme sensible!
Tant qu'à faire, puisque le scénar est de toute façon du pipeau et que seul de l'imperceptible tire les fils clefs de la propagande, autant y aller à fond le pathos!
-" Oui, y'en a marre de ce barbu que même le crâne rasé on voit qu'il a perdu ses cheveux, qu'il est vraiment pas marrant ou même carrément chiant et que là en plus y commence à buter des civils juste comme ça ..." et vas-y que Chtac, notre héros le flingue si je puis dire à bout portant: Pan! "Aaargh, j'ai mourru!" , il tue son chef de l'armée U.S.!!!
En d'autre mots:
les abus de violence qui ont lieu sous la pogne U.S sont le fait d'éléments isolés, déstabilisés, des erreurs de parcours malencontreuses, ça ne se reproduira plus, voyez, il est mort!
Un homme de bien l'a eu! Les civils sont des êtres humains, même les arabes (ou les noirs), ceci restera la façade mesdames et messieurs et encore merci d'avaler ça comptant.
Donc alors bref, le budget de ce film est peut-être à charge du contribuable U.S? tant la prod semble émaner directement d'un organe officiel!
Donc je voulais en revenir au "premier volet" donc à "Monsters tout-court" dont j'interprète plutôt finalement l'intrigue comme étant la fuite de ressortissants U.S dans un pays hostile (Venezuela?) et non un hommage aux mexicanos qui passent aux usa!
Ici, on est comme toujours devant le combat du bien contre le mal et ça ose dans le vraiment relou,
il nous est signifié que non seulement le combat U.S vs Arabs prime sur celui contre les E.T's (puisque les "bons" meurent sous les balles arabes et non dans les mâchoires mandibulaires du soi-disant ennemi) mais aussi qu'il y aurait une connivence entre Arabes et E.T's: cette jeune femme qui semble communiquer télépathiquement avec une créature, ou cet enfant qui garde un bébé monstre dans une jolie boite (?)
Mais le mal qui s'affiche, c'est les monstres, ils justifient l'intervention U.S, si bien que le seul dénouement qui aurait pu sauver le scénar de ce film, aurait été que ces monstres soient des robots envoyés par les ricains! Ce ne fût pas, donc c'est "1"!