Montagnes d'or n'est pas sans évoquer à ce titre un peu La Fin de St Petersbourg avec des ouvriers hésitant entre la grève ou de rester fidèle à leur patron qui les manipule.
Ca reste un film globalement réussi pour sa facture visuelle mais qu'il est difficile de juger puisque la Fondation Pathé a jugé bon de diffuser la version sonorisée que le cinéaste établit en 1936 mais en coupant le son pour l'accompagnement au piano...
J'ai pas trouvé trop d'infos (et la présentation était un peu floue) mais on dirait que le cinéaste a retourné plusieurs séquences et a dû en couper pas mal puisque cette version est plus courte d'une bonne trentaine de minutes. En tout cas, on voit que le son est ici important et son utilisation a l'air plutôt pertinente : la musique folklorique qui accompagne une future naissance mais qui s'arrête brutalement quand on devine que l'accouchement s'est mal déroulé, la séquence musicale dans les toilettes où les employés ne peuvent pas rester plus de 5 minutes, l'atmosphère des bars nocturnes, une porte qu'on tambourine... et surtout le tic-tac d'une montre, cadeau du patron à un de ses ouvriers avec l'espoir que celui-ci s'oppose à la grève des bolcheviks et qui résonne ainsi comme un rappel à la trahisons envers ses compagnons.
Passé cette curieuse idée de programmation assez frustrante, le film se suit bien avec quelques idées visuelles mémorables comma la foule se regroupant autour autour d'un cadavre en une succession de jump cuts. Dans l'ensemble, les effets de style se trouvent plutôt dans le premier tiers et se font plus rare une fois que le dilemme du héros est lancé. Mais le scénario est assez bien ficelé et ne manque pas de force malgré des seconds rôles assez caricaturaux comme les sous-fifres du patron suintant la perfidie.