Messie en carton et très mauvais latiniste
Après "le sens de la vie", je me suis donc attaqué à "la vie de Brian", en me réservant "Sacré Graal" pour la suite car c'est celui que j'appréhende le plus, et que je soupçonne d'être peu drôle et méchamment vieilli (soupçons que j'espère totalement infondés).
Bref, là encore, je n'ai pas ri aux éclats, juste esquissé quelques sourires, avec quelques scènes franchement sympatoches.
- Le film m'a notamment rappelé le cauchemar de l'apprentissage du Latin au collège/lycée, lorsque Brian (Graham Chapman) le héros du film, part en mission commando pour taguer les murs du palais de césar de l'inscription "Romain rentrez chez-vous". Mais en latin! Et c'est là qu'un romain fait discrètement irruption, et au lieu de l'arrêter, va le forcer à continuer d'écrire en lui corrigeant ses innombrables (et j'ai envie de dire, inévitables) fautes de grammaire latine, avec des génitifis, des datifs, des terminaisons à la con en veux-tu en voilà, et autres joyeusetés de cette horreur de langue qui m'avait valu un bien beau 8/20 à l'oral du bac, après 6 ans de labeur, une succession de profs en mousse, et des classes dont les effectifs se réduisaient années après années, et des élèves à qui l'on promettait ceci : "si vous allez jusqu'au bout, même en étant nul, vous aurez minimum 15 à l'oral du bac pour vous récompenser de votre assiduité".
Bon, c'est typiquement l'exemple où il faut se foutre de la note, mais n'en retenir que l'apport culturel, et l'enrichissement, et l'ouverture sur le monde, sur l'histoire, tout ça, oui mais non, je l'ai quand même eu mauvaise sur le coup...!
Bref passons...
- On apprend aussi que dans l'arène un frêle gladiateur peut vaincre son adversaire en l'épuisant selon la méthode Mohamed Ali vs George Forman.
- Que la lapidation c'est sacrément rigolo, et que pour pouvoir y participer si on est une femme (jouée par un homme), il faut porter une barbe postiche grotesque pour passer inaperçu.
- Du côté des ratés, on a aussi des vannes que je trouve pas drôles du tout, et hyper lourdes, où comment Jules César raconte à ses miliciens, qu'il connait un ami s'appelant "Grossus Bitus" (traduction sous titres de "Biggus Dickus"), l'occasion pour ceux-là de s'esclaffer continuellement pendant une quinzaine de minutes ... Bon...
Contrairement au sens de la vie, qui était un film à sketchs, ici ce qui est chouette, c'est qu'on a une véritable petite histoire continue, dans des décors de la Jérusalem du début du premier millénaire, franchement impressionnants dans leurs reconstitutions (limite plus que dans la dernière tentation du christ de Scorsese, pourtant film plus sérieux).
Et une douce et sympathique satire de la religion, où comment peuvent naître les messies sous le prisme Pythonien, avec une foule de demeurés à côté de leurs pompes, collant comme une glu, "l'élu", notre pauvre Brian qui n'a rien demandé à personne.
Satire politique également, avec le groupuscule anti-romain qui "passe à l'action" en se réunissant en assemblées pour voter des motions toutes plus absurdes les unes que les autres, ou défendre des droits complètement débiles (le droit pour un homme de pouvoir être enceinte).
Pour autant, contrairement au "sens de la vie", qui possédait un véritable morceau de bravoure, un sketch dantesque qui sortait du lot d'un ensemble plutôt très irrégulier, celui de "Mr Creosote", malheureusement, je trouve qu'aucune séquence humoristique de "la vie de Brian" ne décolle complètement dans le délire ou la connerie.
D'où peut-être le fait que je n'ai pas rigolé comme je l'aurais souhaité, mais ça reste assez plaisant à regarder.