Cet immense patchwork n'est en fait qu'une extension cinématographique de leur célèbre série Monty Python's flying Circus puisqu'il s'agit d'une somme de réflexion qui parcourt l'étendue de l'existence humaine sous forme de différents sketches inégaux en qualité mais au délire visuel garanti, mais ici les Monty poussent le bouchon vraiment très loin dans le mauvais goût et le nonsense britannique.
Il vaut mieux raconter le Dictionnaire Larousse plutôt qu'un film des Monty Python car c'est un film inracontable dans la mesure où il contient un peu de tout dans un joyeux bordel : bouffonnerie sanglante, cauchemar gastronomique, gags atroces, parabole métaphysique, hymne à la gloire du sperme, clivage religieux catholiques/protestants... bref du mauvais goût grandiose auquel les esprits sensibles devront s'abstenir. Il n'y a aucune règle pour identifier le style de cette bande de guignols magnifiques qui font dans l'humour dévastateur, insolent et iconoclaste, avec un sens de l'absurde et de la loufoquerie élevé au plus haut degré de folie douce. Comme ils ont mis à mal la légende arthurienne dans Sacré Graal, puis livré une version un peu hérétique de l'Histoire Sainte dans la Vie de Brian, les lurons british passent cette fois à la moulinette le mystère de la vie et les affres de l'existence.
Les meilleures séquences peuvent être les plus trash (telles la transplantation d'organes ou la scène du restaurant) comme les plus subtiles (la satire désopilante de la finance qui sert d'ouverture au film, avec la révolte des vieux employés). Les adjectifs sont alors nombreux et contradictoires : Génial, vulgaire, débile, irrésistible, écoeurant, stupide, dérangeant... c'est selon l'humeur car le Sens de la vie est tout à la fois. En gros, on aime ou on n'aime pas.