Je ne suis pas un énorme fan des Monthy Python, disons que je ne suis pas mort de rire comme devant certains trucs bien plus débiles et indéfendables, mais j'ai plutôt une bonne envie de les revoir épisodiquement, en particulier Sacré Graal. Un peu comme Brazil, plus je le vois, plus il gagne en fumet, sans doute le secret d'un bon Terry Gilliam, et parce que je sais aussi. En sachant ce qui va arriver, c'est plus drôle encore.
Dans Sacré Graal, Les Monthy Python parviennent à installer une ambiance qui donne envie d'espérer une vraie légende au delà des sketches et par je ne sais quelle miracle. Et c'est ce qui à mon avis est décevant pour un spectateur qui attend finalement un film, une histoire. Il ne faut surtout pas s'accrocher à cette base qui veuille qu'on va bien finir par voir ce qui retourne du Graal à un moment ou un autre : jamais. En même temps, c'est de l'absurde, c'est normal. De l'absurde si particulièrement bien mené qu'un final à la quête se ferait presque attendre.
Une histoire qui existe pourtant, celle de plusieurs fous sans doute échappés d'un asile, qui se prennent pour des chevaliers, et celle-là aussi mérite qu'on s'y attache. Car tout est intimement lié et imbriqué de ce côté-là aussi au contraire de cette suite de sketches sans lien visible à première vue. C'est pourtant flagrant qu'ils sont fous mais cela semble d'une telle évidence au milieu du délire moyenâgeux qu'ils sont en train de se taper... Alors que ces détails sur leur folie forment le socle même de Sacré Graal. Le vieux prof d'histoire qui nous raconte que oui, ça se passe bien comme ça dans la légende arthurienne, sauf que boom, Lancelot lui tranche la tête, est une réalité qui aura des conséquences au final. C'est aussi pour ça qu'ils jouent tous les rôles de leur représentation. Ils sont fous.
Et c'est le plus hallucinant avec ce film, la cohérence dans le délire, ce nombre incroyable de détails bordéliques qui forment un tout parfaitement tissé avec amour nous invitant même à espérer un vrai conte tellement chaque détail est pensé. La noix de coco est une idée débile de bruiteur portée si loin au sommet de l'absurde qu'elle nous fait oublier plus tard que les cavaliers n'ont pas de chevaux (cf critique full option de reno). Et du coup, on est avec eux, on y croirait même que leur sorcière est aussi légère qu'un canard !
Sir Bedevere qui pour sa toute première apparition lâche une hirondelle avec une noix de coco attachée à la patte l'espace d'un quart de seconde au début de la scène de la sorcière..
Lancelot qui court sur place au loin devant le château avant d'attaquer brutalement comme un sauvage le garde.
Le gorille qui trouve que les pages sont tournées trop vite...
Etc, etc, etc. Absurdus genius infinitus habemus papam.