Patchwork Men : le film qui collectionne artistiquement les lenteurs
Clooney, Damon, Muray, Dujardin, Cate Blanchett... en voilà un casting reluisant et des plus respectables. Mais un orchestre composé d'excellents musiciens ne fait pas forcément de la bonne musique et de la même manière il ne suffisait pas de rassembler des noms sur l'affiche pour que le film soit bon.
La partition de Clooney manque de rythme et d'énergie que ce soit dans ses dialogues, sa mise en scène ou sa mise en histoire. Adapté d'un roman de Robert M. Edsel, auteur d'ouvrages spécialisés sur le sujet de la préservation de l'art pendant et après la WWII, le film semble ne présenter qu'un assemblage peu subtil de scènes qui retracent la mission (complète) des Monuments Men.
Entre film historique et histoire d'une aventure.
A mon avis la grosse erreur a été de vouloir couvrir la mission dans son ensemble, tout y ajoutant des éléments épars des vies personnelles des différents protagonistes. En effet rapidement dans le film, l'équipe est séparée en groupes de deux, hachant dès lors le film. Le tout est fait avec si peu de subtilité que quand vient à mourir l'un des soldats, on est plus surpris et déçu que vraiment touché. Que dire du second soldat à tomber. La scène aurait pu rester amusante, et l'est d'ailleurs à tel point qu'on à vient à se dire "ha mais il est mort pour de bon ce con, j'aurais pas cru" alors qu'une minute auparavant on riait de la situation et de la balle qui cause finalement son décès. Belle manière de rendre honneur au personnage.
Au passage cette fadeur et ce manque d'émotion se ressent dans les décors d'une banalité déconcertante. Comme les dialogues ceux-ci sont simples et presque trop propres. Entre les plages de Normandie qui semblent ne jamais avoir connu la guerre et la ville allemande qui semble être juste tombée comme le serait un chateau de cartes, le film nous donne un décor/maquette sans grand intérêt et assez peu réaliste. Assez gênant pour un film semi-historique. (la remarque s'applique à la BO. Bande Oubliable.)
Monuments Men ne sait pas choisir entre nous raconter l'Histoire et les histoires de ses personnages, entre faire de ces soldats des héros de l'Humanité ou de simples soldats qui meurent sans qu'on s'en apitoie. Finalement le film ne choisi pas s'il doit nous faire rire ou nous toucher. On enchaîne les références tragiques à la Solution Finale avec des gags caucasses. Le mélange ne prend pas et le résultat n'est qu'une toile en patchwork, aux scènes décousues et rapiécées.