Un Bond aux USA, en Italie, au Brésil et au Septième Ciel

Ha ben voilà ! Comme quoi tout arrive : un James Bond qui soit divertissant ! Je n'y croyais plus trop en attendant que le héros change de visage.

Ne vous méprenez pas, le scénario est toujours aussi mal ficelé, les résolutions venant un peu de nulle part, l'aspect espionnage étant un peu hypocrite et les avancées narratives toujours un peu poussées en fin de scène. Ce qui change, c'est que les auteurs ont décidé de ne pas trop insister là-dessus et de mettre en avant l'action. Et pour ça, il faut bien dire, même si c'est maladroit, on a droit à quelques moments impressionnants, comme ce combat aérien (moi qui me disais juste avant : "c'est pas possible, ils sont même pas fichus de trouver une intro différente, ça commence mal" ; comme quoi, il ne faut pas désespérer). Il y a beaucoup d'ingéniosité tout au long de l'épisode, c'est souvent délirant mais assumé comme tel : un Bond qui ne se prend pas au sérieux quoi ! Et puis les dialogues sont assez drôles, il y a quelques jeux de mots amusants, des répliques bien senties, et surtout cet amour du second degré. Pour une fois je ne me suis vraiment pas emmerdé et ça c'est bien.

La mise en scène est quelque peu maladroite... mais je pense bien que c'est fait exprès. Je suis même à peu près sûr que le mot d'ordre était de s'éclater et d'éclater le public. Je veux dire, impossible de croire qu'on ait pu mettre autant d'accélérés sans que ce ne soit avec la volonté de casser le sérieux de la franchise. C'est très gag, ça rejoint le délire du scénario. Il y a aussi cet affrontement hilarant dans l'espace : Mel Brooks n'aurait pas fait mieux ! Roger Moore est vraiment un bon Bond, sans doute parce qu'il est plus décontracté que Sean et surtout qu'il assume plus facilement le côté loufoque de la saga. Ici, il est vraiment très macho (d'ailleurs il a droit aux génériques les plus sexistes de la saga, si ça c'est pas génial) mais en même temps il n'hésite pas à passer pour un con à force de se comporter en goujat. Les Bondgirls sont mignonnes comme toujours, même si ce ne sont pas mes préférées de la saga.

Il y a tout de même de bonnes choses faites sérieusement dans ce film. L'évolution de Requin, assez touchante ; le méchant Drax interprété par un Lonsdale qui amène un peu de sérieux, ce qui renforce l'aspect burlesque du film puisque, au fond, il tente de ramener James dans la réalité, mais y échoue (en ce sens, il s'agit là d'un des meilleurs méchants de la saga) ; une certaine poésie inattendue au travers de ces séquences en apesanteur (même quand c'est mal fichu avec des ralentis ou encore les personnages qui essaient de bouger doucement pour donner l'illusion que...).

Bref, pour l'instant, c'est mon Bond préféré.