James débande.
Pas évident pour un reliquat de la Guerre Froide , macho et un peu con, de cohabiter avec les étoiles. Le temps qui passe fait des ravages et James Bond est comme nous tous, il ne rajeunit pas. Il a...
Par
le 6 avr. 2014
41 j'aime
13
Par souci de suivre la mode Star Wars, James Bond se transforme en agent du cosmos en 1979 ; une véritable pignolade relevant plus de l'auto-parodie que du film d'espionnage à suspense, et qui amorçait la dégringolade des Bond de Roger Moore. Ian Fleming a dû se retourner dans son tombeau devant ces pitreries spacio-fantaisistes hors de propos de son héros. Il est clair que le départ de Richard Maibaum, scénariste des précédents opus, enlève à Bond ce qui faisait sa qualité et sa crédibilité.
Voyons ce qui va et ce qui ne va pas : pour la première fois, Albert Broccoli s'associe à une société de production française, une grande partie de l'équipe sera française, des acteurs français y auront des rôles secondaires, les intérieurs seront tournés pour la plupart dans les studios parisiens de Boulogne et d'Epinay, où Ken Adam conçoit les décors de la base d'Hugo Drax, tandis que les extérieurs du château de Vaux-le-Vicomte (à 60 km de Paris) serviront au domaine privé de Drax.
Hugo Drax, parlons-en, c'est l'un des meilleurs méchants de la franchise, interprété avec un flegme savoureux par le Français anglophile Michael Lonsdale, qui campe une sorte de néo-nazi de l'espace, malgré son utilisation au sein d'un scénario relevant plus d'un film de Claude Zidi que d'un Bond. Le retour de Requin (Jaws) suite à un abondant courrier d'enfants, est dans un premier temps bénéfique : plus indestructible que jamais, l'homme aux dents d'acier tombe d'un avion sans parachute, d'un téléphérique, et dévale les chutes d'Iguaçu au Brésil, le tout en époussetant son costume d'un revers de main. Mais le pire reste à venir avec ce personnage : il devient "gentil" à la fin du film, subjugué par le charme d'une petite femme blonde à lunettes.
Les scènes d'action sont assez nombreuses, mais étrangement, elles ne fascinent pas : la poursuite en hors-bord, l'attaque de Requin sur le téléphérique, la scène d'ouverture... on n'y croit pas. Le pire est sans doute la poursuite en gondole sur les canaux vénitiens ; le début est drôle avec la gondole-corbillard, mais ça confine au grotesque lorsque la gondole de Bond se transforme en overcraft et déboule sur la place Saint-Marc. On croit rêver, mais non, c'est bien un Bond !
La James Bond girl principale incarnée par Loïs Chiles, actrice découverte l'année précédente dans Mort sur le Nil, et qui ne refera rien de bien transcendant par la suite, est plutôt mignonne, mais elle ne laissera pas un souvenir mémorable aux fans. Quant à Roger Moore, il n'est plus qu'un débiteur de bons mots, il évolue nonchalamment dans un scénario abêti, et se retrouve dans l'espace, un endroit où il n'est pas à sa place. La dernière partie du film à ce sujet, est certes esthétique, mais absolument pas bondienne.
Voila donc comment on peut saborder une franchise à succès et un personnage mythique façonné amoureusement par Fleming. Malgré tout ça, on y trouve quelques trucs sympas et rigolos, d'où ma note très généreuse, et justement, le public qui est roi, fit un triomphe à Moonraker, allez comprendre...
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Méchants et bad guys, Mon Top bondien, Les méchants des James Bond ( et hommes de main ), Les films avec les meilleures James Bond girls et DVD à Bonus
Créée
le 7 févr. 2017
Critique lue 884 fois
14 j'aime
19 commentaires
D'autres avis sur Moonraker
Pas évident pour un reliquat de la Guerre Froide , macho et un peu con, de cohabiter avec les étoiles. Le temps qui passe fait des ravages et James Bond est comme nous tous, il ne rajeunit pas. Il a...
Par
le 6 avr. 2014
41 j'aime
13
Onzième mission pour l'agent britannique 007 et on pensait, après la dixième, que la saga sous Roger Moore était enfin lancée, mais elle tombe bien bas avec Moonraker, qui envoie Bond si haut dans...
le 30 nov. 2014
37 j'aime
5
Si aujourd'hui on parlait un peu du Bond de Moore. Ah ce sacré Roger, dire que c'était l'un des choix de Fleming pour incarner Bond dans le tout premier film, mais vu que notre cher Roger a préféré...
Par
le 10 janv. 2014
33 j'aime
11
Du même critique
Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...
Par
le 6 avr. 2018
123 j'aime
98
Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...
Par
le 10 juin 2016
98 j'aime
59
On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...
Par
le 5 déc. 2016
96 j'aime
45