Wes Anderson fait des films identifiables par une somme de détails et de thèmes récurrents : une esthétique kitch et nostalgique, des péripéties familiales pratiquement psychanalytiques, Bill Muray, une bonne dose d'absurde, une autre bonne dose de dérision, des personnages tirés à quatre épingles souvent perdus, parfois désabusés, Bill Muray, une esthétique kitch et nostalgique.
Moonrise Kingdom contient tout ça mais aussi Bruce Willis, Edward Norton, Frances McDormand, Tilda Swinton, une paire de ciseaux pour gauchers. Tous ces gens fournissent un travail d'acteur des plus respectables mais je passerais sous silence peut-être la moitié du film si je ne parlais pas de la performance impressionnante (j'ai failli écrire monstrueuse) de Jared Gilman et Kara Hayward, les incarnant des deux protagonistes Sam et Suzy.
Le capitaine Scout passant ses gosses en revue avant le petit déjeuner, le père balançant sa pantoufle, l'aide sociale implacable et consternante à la rescousse, le flic sans famille esseulé dans sa caravane, l'historien et/ou météorologue... Chaque personnage et chaque scène, de Moonrise Kingdom me semble être une réussite en soit et si je devais quand même trouver quelque chose à redire et bien je me tairais finalement, même après avoir cherché pendant au moins cinq minutes.