Moonrise Kingdom est un livre d'enfant : une histoire d'aventuriers et d'amour. Des images magnifiques, colorées, assorties, tout droit sorties d'un conte, un générique à la police enfantine et appliquée.
L'histoire se passe en 1965 sur une île de la Nouvelle Angleterre. Le camp Ivanhoe des scouts Kaki est rondement mené par le Chef Ward jusqu'au moment où l'on découvre qu'un des pensionnaires, Sam 12 ans, mal-aimé par ses camarades mais cependant remarquable scout, «a démissionné» et a quitté le camp.
De l'autre côté de l'île (27km) Suzy, 12 ans aussi, scrute aux jumelles le champs en face de chez elle. Les deux enfants semblent vouloir se rejoindre, mais pourquoi ?
On découvre la vie sur cette île, qui ressemble plus au pays imaginaire avec ses kermesses où les enfants sont déguisés en (sublimes) animaux, ces paysages et ces intérieurs vifs et divinement kitsch, et son conteur, sorte de monsieur météo/pécheur local qui erre sur l'île, et qui s'adresse au spectateur à la manière d'un vieux sage.
Mais Moonrise Kingdom n'est pas que de la plastique, le scénario nous emmène dans une aventure, une fuite qui traite aussi de thèmes chers à l'enfance : la peur de l'abandon et d'être orphelin, la trahison des parents (la mère), la perte de contrôle sur sa propre personne (Service Sociaux, les électrochocs) et la séparation.
Ce film rappelle beaucoup d'oeuvres : la nuit du chasseur, where the wild things are, sans atténuer la patte caractéristique de Wes Anderson qui nous offre à chaque plan, un véritable tableau.