It helps me see things closer. Even if they're not very far away. I pretend it's my magic power.

Un film tout simplement extraordinaire. Étant un novice de Wes Anderson en allant voir le génialissime The Grand Budapest Hotel, je m’étais dit avoir à faire à un réalisateur à la vision artistique singulière et présentant là sa meilleure œuvre. En découvrant Moonrise Kingdom, je réalise combien j’avais tord et combien en seulement deux films Anderson entre dans mon panthéon de mes chouchous.


Ce film est un pur régal. Non seulement c’est un feal good movie qui vous met la patate pour des jours et des jours, mais il est également incroyablement touchant et magnifiquement orchestré. Un film qui oscille sur la limite entre excellence et pur chef d’œuvre. L’histoire est d'une très grande simplicité, une banale comédie romantique entre deux personnages qui tentent de vivre leur amour comme ils le soumettent. À la différence que nous avons ici des enfants de 12 ans. L’écriture des personnages de Sam et Suzy regorge d'une maturité incroyable et pourrait s’intervertir et s’adapter à des adultes sans la moindre difficulté, mais il reste cette petite touche de l’enfance rendant le tout si touchant.
Et l’histoire qui se construit tout autour en devient que plus passionnante. On retrouve des personnages aux premiers abords unidimensionnels, on retrouve ainsi les grands clichés du genre mais on comprend rapidement que ça va au-delà de ça : chaque personnage n’est pas cliché ou caricatural, il est la personnification de ce cliché, de cette caricature. Ce qui les rend d’autant plus riche tout en renforçant l’aspect comique et décalé propose au réalisateur. C’est ce qui rend l’histoire si jouissive et qui nous y accroche jusqu'à la fin.
On se retrouvera donc avec des scènes qui se succèdent fluidement et menant peu à peu vers sa conclusion happy-ending mais qui en devient la cerise sur ce gâteau plus que savoureux. Les personnages nous feront exploser de rire, les dialogues seront percutant, les situations nous feront passer par tout un éventail de couleur. Une efficacité redoutable.

Le casting est grandiose. Tout simplement grandiose. Non seulement on a un florilège d’acteurs et actrices bien connus dans des rôles qu'ils campent à merveille. Entre un Bruce Willis méconnaissable mais tellement juste, un Bill Murray fantastique, un Edward Norton jubilatoire, un Harvey Keitel sublime dans son caméo, une Tilda Swinton qui poussera le concept jusqu'au bout (best character name ever) et une Frances McDormand incroyable ; c’est un véritable festival. Ajoutons à cela les rôles secondaires, enfants comme adultes, tout aussi en adéquation avec le reste.

Mais le coup de cœur, l’énorme satisfaction et surprise, c’est bien sûr le couple principal. Jared Gilman et surtout Kara Hayward sont tout simplement bluffant. On réalise dans chacune de leurs scènes qu’on a devant nous de véritables futurs talents à suivre. Parce qu'ils se situent à cet âge où on garde un certain naturel mais où le jeu d’acteur commence à prendre son envol. Et c’est tout simplement bluffant. On peut bien sûr saluer Anderson pour sa très probable direction d’acteur extraordinaire, mais on ne se mentira pas que le casting à été parfaitement choisi et qu’il est resplendissant.


Du côté technique, ce fut un véritable régal aussi. Ayant déjà été introduit au style visuel du réalisateur avec TGBH, ce fut un immense bonheur de le retrouver dans chaque détail de ce film. Dans des décors toujours aussi incroyable couplés avec une mise en scène toujours aussi soignée et magique ; donnant à l’ensemble cet aspect très pièce de théâtre. C’est un visuel que j’ai une nouvelle fois beaucoup apprécié, et j’ai adoré chaque scène, chaque plan. Énormément de détails mais en même temps une certaine sobriété dans l’exécution, renforçant l’effet général. Et puis bien sûr, la musique. On retrouve ainsi plusieurs morceaux bien connus qui renforceront à merveille l’ambiance général (et je crois que c’est la première fois qu’écouter du France Gal m’a fait cette effet là), nous avons la partition du dieu Desplat qui s’avère être une nouvelle merveille. On se rapproche plus d'une suite en plusieurs parties que d'une véritable composition, mais c’est juste magistral comme toujours.


Moonrise Kingdom s’avère donc être une surprise. Si, bien sûr, je m’attendais à passer un bon moment, je ne m’attendais pas à me régaler autant et à me retrouver devant une histoire sublime interprétée par un des meilleurs casting choral de ces dernières années, le tout orchestré par une main de maître. Le résultat donne non seulement un des meilleurs films du genre, si ce n’est le meilleur, mais aussi tout simplement le meilleur film vu au cours de ces trois dernières années.

Créée

le 13 sept. 2016

Critique lue 282 fois

vive_le_ciné

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