Après les deux premières séquences, chacune magistrale, on était en droit d'espérer un chef d'oeuvre à toute épreuve, car il y avait de quoi faire : l'ambition esthétique du projet, la justesse des situations, la puissance de la mise en scène, la solitude des personnages, etc.
Alors certes ça vaut le détour, mais bon il y a à boire et à manger, déjà je trouve que les monochromes de couleur ajoutés en post-prod sur le noir et blanc c'est souvent assez moche et je reste très dubitatif sur l'apport de la couleur dans le film. J'aurais bien aimé voir le film en noir et blanc car sachez-le, les couleurs sont toutes nouvelles et datent de la restauration à la demande du réalisateur.
Ensuite le film n'est pas réellement palpitant, là où la séquence d'ouverture te faisait tout comprendre des relations entre les personnages, de l'amitié qui les unissait, la suite est quand même très décevante de ce point de vue. Il faut se rendre à l'évidence que l'essentiel du film tient dans son esthétique, dans la construction d'un espace-temps singulier.
Parce que oui t'as des plans tout simplement incroyables et magnifiques, quelque chose qui rappelle Tarkovski par moments : la lenteur, la composition, cette manière de filmer les intérieurs comme des peintures flamandes avec plein de surcadrages, quelque chose de très calme et reposant.
La séquence de nuit dans la rue par exemple quand la femme part en courant est tout bonnement géniale que ce soit en terme de photo, de cadrage, de montage, tout.
Film assez peu connu que je recommande donc.