Quel drôle de trip sous acide à la gloire des surfeurs hippies australiens... Albert Falzon s'est embarqué dans un voyage au début des années 1970, entre plusieurs coins d'Australie, de Bali et de Hawaï, à la rencontre de ces gens qui rêvent et attendent la vague parfaite. Il en ressort un documentaire très particulier (accessible pour la modique somme de 65 dollars sur leur site, aux côté de l'OST du film en vinyle, 65 dollars, et le livre pour le 50ème anniversaire, 145 dollars, disponible également en édition limitée, 350 dollars), que l'on pourrait résumer à 1h15 de vieilles images de surfeurs aux cheveux longs partagés entre leur activité favorite, sur l'eau, et différentes attractions présentées comme leur mode de vie en harmonie avec la nature — ils cultivent des légumes, construisent leurs planches et leurs maisons, grossièrement. Pas une trace de dialogue, la bande son est intégralement composée de musique, avec des paroles à l'avenant, dy type "It's a start, when you open up your heart, give your love to others, they become your brothers, when you open up your heart"... C'est une expérience à ce titre très singulière, un film devenu culte (dans une certaine communauté j'imagine), porteur d'une certaine insouciance relative à son époque, mais ne bénéficiant absolument pas de l'effet capsule temporelle comme avait pu susciter "The Endless Summer" de Bruce Brown quelques années auparavant en 1966. Je ne mesure sans doute pas à quel point ce docu expérimentalo-poétique a introduit une nouvelle tendance — voire une nouvelle esthétique — dans la tradition du film de surf et de la contre-culture australienne éloignée des démarches commerciales, mais l'exercice ne dépassera le statut de curiosité répétitive et stéréotypée qu'au sein d'une fraction très réduite des yeux qui se poseront dessus.