Voilà un film qui n'est pas pour le grand public. Parce que c'est un film choral, mais dont les sous-intrigues semblent faiblement liées entres elles, en plus de ne pas être forcément intéressantes pour un spectateur lambda.
Je trouve que c'est un film qui montre que l'Humanité est mal barrée. Une phrase dite par un des personnages (la journaliste) résume cet état : le "nous" n'existe que lorsqu'une catastrophe arrive... Et encore... On le voit bien en ce moment avec la crise du CoVid-19. Le gros de la crise semble à peine être passé que les égoïsmes repointent déjà le bout de leurs nez...
Le film expose donc, sur fond de commémoration du centenaire de l'assassinat de l’archiduc François-Ferdinand par Gavrilo Princip,
- des employés d'un hôtel qui veulent faire grève car ils ne sont pas payés depuis deux mois
- le directeur de cet hôtel qui se débat avec des problèmes de trésorerie et qui va se comporter "en patron" en utilisant tous les moyens à sa disposition pour résoudre ses problèmes
- une employée de l'hôtel prise entre deux feux, entre sa loyauté à sa mère qui est une des meneuses de la grève et la loyauté envers le directeur à qui elle doit sa (bonne) place dans l'hôtel
- un autre employé de l'hôtel, amoureux de l'employée mentionnée juste au-dessus
- une journaliste présente pour couvrir l'événement qui aura du mal à garder sa neutralité quand elle interviewera un descendant de Gavrilo Princip, dont le discours à la fois extrémiste et victimisant semble vouloir justifier les exactions commises pendant la guerre civile en Ex Yougoslavie
- Jacques Weber, présent pour jouer une pièce de BHL, Hôtel Europe dans le cadre des commémorations, et que l'on voit et entend répéter, nous permettant saisir quelques propos du philosophe
- des personnes, chargées de la sécurité de Weber, dont l'une doit se "battre" au téléphone avec sa femme obnubilée par l'achat d'un nouveau canapé
Toutes ces vues sur ces différents personnages, leurs préoccupations et leurs lubies, montrent toute la complexité, toute l'absurdité et toute la cruauté de l'Humanité... On est mal barré que je vous disais... Ce qui pourra être reproché, c'est que Mort à Sarajevo, ne fait qu'exposer, il ne prend pas parti...
Un film pour ceux qui aiment se prendre la tête et qui ne sont pas déprimé :'D