Venise est rongée par le choléra. Comme des larmes de sang, le rimmel sur le visage du vieil esthète foudroyé par l’objet idéal de son désir est tel une métaphore de la fin d’un monde. « Celui dont les yeux ont vu la Beauté, à la Mort dès lors est prédestiné." a écrit Thomas Mann, dans la nouvelle « Mort à Venise » dont ce film est l’adaptation très contemplative.
La relation entre le musicien et l’adolescent ( une passion platonique) se construit sur un jeu de regards et de contemplation. Si les sentiments sont troubles pour cet adolescent androgyne, incarnant la jeunesse et la Beauté elle-même , ils évoquent bien une métaphore sur la création artistique, la jeunesse , de l'amour, de la fuite du temps, de la vieillesse et de la Mort.